Drôle d'impression, esthétiquement le film est laid, pas entièrement, parce que quand même il y a Deborah Harry (la jolie chanteuse du groupe Blondie), mais les décors, les situations et même certains personnages. D'ailleurs c'est bizarre si les déformations charnelles de James Wood provoquent le dégout, il est tout de même symptomatique que le personnage du lunetier (qui entre parenthèse joue comme une patate) provoque une véritable répulsion. En fait nous avons là un VRAI film d'horreur, mais un film d'horreur intelligent. Film à messages ? Non car que serait-il ? Si le réalisateur est très critique envers la télévision, il n'est pas évident que le propos aille plus loin, Cronenberg parait en effet plutôt mal placé pour critiquer la violence et le sexe. Quant à l'amalgame hypocrite entre les deux domaines, on sait qu'il fait partie des arguments de comptoir… mais si certains le revendiquent et si la demande existe. Bref, si l'intention du film est de faire une critique de la télévision, il serait passé à côté du sujet, mais justement ce n'est pas cela, il s'agit plutôt d'un essai sur l'interaction entre le réel et le virtuel et là on est servi, jusqu'à plus soif. James Wood est très bon, Deborah Harry est craquante. Mais Cronenberg a fait bien mieux.