Mystery Fire
Présenté à la section Un Certain Regard du Festival de Cannes 2019, Viendra le feu d’Oliver Laxe marque un grand coup. Le film est une longue errance dans la campagne espagnole, naturaliste et...
Par
le 4 sept. 2019
29 j'aime
1
Il y a des jours comme celui-ci où le programme semble beaucoup plus libre, propice au visionnage de films dont on ne sait pratiquement rien, dont on ne parle quasiment jamais. C’est le cas de Viendra le feu (O que arde), film galicien présenté à Un Certain Regard.
La Galice, région généralement peu connue et peu mise en avant, nous est ici présentée à travers l’histoire d’Amardo, qui sort de prison après avoir purgé une peine pour avoir déclenché un incendie. Seul, il retrouve son foyer et sa mère, vivant dans une petite ferme en pleine campagne. La solitude est très présente dans la vie d’Amardo, un homme qui parle peu et qui préfère se retirer dans la nature, où il vit paisiblement.
C’est sur ce ton que se développe Viendra le feu, qui met en avant les grands espaces de la Galice et le retour à la nature et à la simplicité. Ce côté reclus créé à la fois une sensation de paix et de sérénité, et une sensation d’isolement, l’impression d’être coupé du monde. La contemplation offerte par Oliver Laxe met en avant la beauté des paysages galiciens, mais le film souffre grandement d’un dosage mal géré à ce niveau, l’alourdissant inutilement.
En effet, nombreux sont les plans qui s’étirent longuement, sans que cela serve réellement le récit, ne produisant aucune puissance cinématographique, faisant des images de simples impressions d’instants de vie, qui ne racontent pas grand chose. Filmer le quotidien n’est pas synonyme d’ennui ou de vacuité, loin de là, mais on se demande par moments s’il valait mieux ne pas en faire un documentaire, tant l’intrigue patauge et s’étale inutilement, tandis que les images sont très belles, et les instants racontés, vrais. Pourtant, le dernier acte, déclenché par l’élément perturbateur qui intervient très tard, propose de superbes plans et de puissantes images. Mais il est déjà trop tard.
A l’issue de la séance, on comprend ce que le cinéaste voulait raconter et exprimer, mais l’étirement excessif de scènes qui ne le nécessitaient pas donne une désagréable impression de remplissage. Je me retrouve alors assez démuni, sans avoir énormément de choses à dire. On appréciera, finalement, cette exploration des paysages galiciens, cette vision d’un monde où la nature tient encore une part importante dans la vie des gens, mais c’était beaucoup, beaucoup trop long, et trop mal rythmé. Tous les ingrédients pour faire un grand film étaient là, mais la recette ne fonctionne pas, à mes yeux.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Vus en 2019 : Aventures cinéphiles, Les meilleurs films de 2019 et Festival de Cannes 2019
Créée
le 23 mai 2019
Critique lue 1.2K fois
8 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur Viendra le feu
Présenté à la section Un Certain Regard du Festival de Cannes 2019, Viendra le feu d’Oliver Laxe marque un grand coup. Le film est une longue errance dans la campagne espagnole, naturaliste et...
Par
le 4 sept. 2019
29 j'aime
1
Il y a des jours comme celui-ci où le programme semble beaucoup plus libre, propice au visionnage de films dont on ne sait pratiquement rien, dont on ne parle quasiment jamais. C’est le cas de...
Par
le 23 mai 2019
8 j'aime
1
Oliver Laxe signe un film aussi poétique que dur, récompensé du prix du jury à ''Un Certain Regard'' lors du festival de Cannes 2019 ! ''Viendra le feu'' ou ''O que arde'' en version original,...
Par
le 10 sept. 2019
7 j'aime
Du même critique
Dès l’annonce de sa présence à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, The Lighthouse a figuré parmi mes immanquables de ce Festival. Certes, je n’avais pas vu The Witch, mais le simple énoncé de...
Par
le 20 mai 2019
77 j'aime
10
A peine est-il sorti, que je vois déjà un nombre incalculable de critiques assassines venir accabler Alien : Covenant. Après le très contesté Prometheus, Ridley Scott se serait-il encore fourvoyé ...
Par
le 10 mai 2017
75 j'aime
17
De récentes découvertes telles que Memoir of a Murderer et A Taxi Driver m’ont rappelé la richesse du cinéma sud-coréen et son style tout à fait particulier et attrayant. La présence de Burning dans...
Par
le 19 mai 2018
43 j'aime
5