Vikram Vedha
6.2
Vikram Vedha

Film de Gayatri et Pushkar (2017)

Dans notre monde, il y a des flics pas sympas et des gangsters gentils. Dans ce film aussi, mais notre héros, Vikram (Madhavan), super flic défiant les balles, n'était pas au courant. Il pensait que tous ses collègues étaient comme lui, qu'ils ne se permettaient de tuer que des innocents, sans remords. Il pensait que Vedha (Vijay Sethupathi), l'homme aux 16 meurtres au compteur, était un gars sans histoires, juste bon à être tué. Tout au long du film, notre policier va découvrir que dans la vie, les choses ne sont pas blanches ou noires, comme son père lui a appris, mais qu'elles sont parfois un peu nébuleuses. Et 2h20 pour arriver à cette conclusion, c'est beaucoup demander aux spectateurs.


Avant cela, il aura fallu passer par pas mal d'épreuves : musique omniprésente et appuyant toutes les scènes de manière inutile, scénario très flou avec beaucoup de personnages et de flashbacks, théâtralité exacerbée, jeu d'acteur parfois inexistant, séquences rapidement et mal montées, scènes dialoguées à n'en plus finir (et vous pensez que Jesse Eisenberg parle vite dans The social network ?), absence de psychologie des personnages et de manière générale de but ou de sens. On se demande pendant 2 heures ce que le film veut nous dire, avec cette histoire d'éthique et de morale que ses deux protagonistes font ressortir dans leurs échanges. Très vite, cependant, les choses sont claires. On ne doit pas attendre grand chose de ce film, malgré sa scène de fin surprenante.


Quelques points intéressants, tout de même, mais si peu pour un film si long : les immeubles de type HLM, dans lesquels l'équipe a tourné quelques scènes du film, et leurs figurants patibulaires, donnant un aperçu d'une certaine Inde. Et une scène totalement folle, vers la moitié du film, où assumant enfin leur caractère artificiel (et une homosexualité refoulée jusqu'à présent), une série d'hommes, bandits de profession, se mettent à danser et à chanter dans un bar, poursuivant cette tradition cinématographique indienne. Ici, contrairement à l'habitude, le chant n'est pas destiné à attiser les sens d'une fille, vu qu'aucune ne fait son apparition. C'est bien dommage que le film n'ait pas versé plus dans cette folie, au lieu d'essayer de tourner avec beaucoup trop de sérieux autour des classiques que sont Heat, Le Parrain ou Seven, en n'arrivant même pas à leurs doigts de pied.

Cambroa
3
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le 24 oct. 2020

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