Pour que la semaine spéciale Western soit vraiment complète, il me fallait en chercher un capable de rentrer dans notre catégorie « Le Coin du Nanar ». Avant de me lancer dans des recherches sur la toile, je me suis dit que j’allais jeter un œil sur ce que j’avais en stock. Et Ghost Town, semblait répondre à mes attentes puisqu’avec Charles Band à la production, sous la houlette de sa boite Empire Pictures, il y avait moyen de tomber sur quelque chose qui pourrait correspondre, les nanars et les navets composant quand même une grande partie de son œuvre dans les années 80/90. Et après visionnage, c’est la surprise. Ghost Town n’est certainement pas le film du siècle, et ne restera sans doute pas dans ma mémoire très longtemps. Mais il est loin d’être mauvais. Il est même plutôt sympathique et ses quelques incursions dans le domaine du nanar ne sont rien à côté de l’ambiance générale réussie qui se dégage du film. Et du coup, Ghost Town n’aura pas droit à sa petite pastille sur le menu gauche du site mais bel et bien en grand tout au milieu !


Il y a une route qui mène vers le passé. Un chemin qui conduit à une ville fantôme oubliée par le temps. Une jeune femme, Kate, se perd dans le désert, emprunte cette route et disparait. Le Shérif Langley retrouve la voiture de Kate, garée sur le bas-côté d’une route en plein désert. Mais quelque chose cloche, la voiture semble avoir 1000ans et est dans un état de décomposition avancé. Mais rapidement, la Police constate que Langley a lui aussi disparu et son 4×4 est dans le même état de décomposition près de l’autre voiture. Le shérif a lui aussi traversé le temps ! Il se retrouve à la Cruz Del Rio, une ville du Far West où les habitants sont un croisement entre des fantômes et des zombies. La ville est en fait maudite depuis que son shérif a été torturé à mort par Devlin et sa bande devant la population résignée et paralysée par le spectacle auquel elle venait d’assister. Langley va prendre le rôle de nouveau shérif et va essayer de rétablir l’ordre dans la ville afin de lever la malédiction qui s’y est abattue depuis l’an 1870.
Ghost Town est un amusant croisement entre le western et le film de fantômes / zombies qui sera la seule et unique réalisation de Richard McCarthy, sous le pseudo Richard Governor, si on exclut quelques épisodes de Benny Hill ainsi que le fait qu’il se soit barré 15 jours avant la fin à cause de constantes modifications du scénario au cours du tournage. C’est le cadreur et directeur photo Mac Ahlberg qui termina le film à sa place. Dégouté de l’expérience qu’il venait de vivre, Richard McCarthy se retirera définitivement du milieu du cinéma. On aurait pu penser que cette production difficile aurait pu causer tort au film, mais il faut croire que Charles Band sait ce qu’il fait quand il faut mettre en boite quelque chose avec un budget très restreint.


Là où Ghost Town gagne son pari, c’est sur son ambiance vraiment réussie. La mise en scène de McCarthy est étonnement pas mal, avec des beaux cadrages et des décors au final bien photogéniques. Une ville abandonnée façon Far West, ça a toujours de la gueule. Mais si on rajoute à cela une brume inquiétante, des habitants à mi-chemin entre les zombies et les fantômes, ainsi que des scènes très western spaghettis parfois très sadiques (l’enterrement vivant, la crucifixion, …) et des moments assez gores (giclées de sang, bouts de cervelle, …), on se retrouve avec quelque chose d’étonnement homogène. Les personnages sont plutôt attachants, même si très clichés, et le méchant est vraiment réussi grâce à des maquillages qui ont vraiment leur charme. Bien que le concept du scénario soit original, son déroulement lui ne va pas l’être réellement et il est assez facile de deviner tout ce qui va se passer bien à l’avance, contrairement au héros qui va passer une bonne grosse partie du film à ne pas comprendre ce qu’il se passe autour de lui. Le film n’est pas très aidé non plus par des dialogues faisant preuve régulièrement d’une grande pauvreté. Certains échanges tombent dans le nanar le plus complet (« Il l’a tué ! »… « Non, ce n’est pas possible, alors il est mort ! »), tout comme certaines scènes d’action avec des cascadeurs qui réagissent toujours avec un temps de latence aux impacts de balle ou qui se jettent avec un peu trop d’entrain à travers des vitres ou sur des cactus. Le résultat à l’écran pourra parfois prêter à sourire, mais cela ne gâche en rien le plaisir presque coupable que procure cette petite bobine fauchée qu’est Ghost Town.


Contre toute attente, on passe un plutôt bon moment devant cette énième production estampillée Charles Band. C’est court, les SFX sont bons, le mélange western / zombies fonctionne bien, et on ne s’ennuie pas. Que demander de plus ?


Critique originale : ICI

cherycok
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le 9 juin 2020

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