Vingt Dieux, rentre dans ces films, qui nous racontent cette autre France invisibilisée par les médias, par les politiques (hormis pour faire une récupération bien gerbante). Ces habitants, qui habitent dans ces coins reculés de la France, sont des hommes, des femmes, des enfants, des jeunes, des moins jeunes. Bref des personnes qui sont comme nous, mais qui connaissent des difficultés. Ils n'ont pas le même accès à la culture, ils quittent l'école assez tôt pour aller travailler avec leurs parents, parfois même reprendre l'entreprise familiale.
Mais les personnages de la réalisatrice, sont des personnages haut en couleur. Totone (Clément Faveau), n'est pas que le simple fêtard qui pense à sa prochaine conquête. Couvoisier dans son coming-of-age avec beaucoup de naturalisme va montrer les failles de ce jeune homme, qui apprendra à devenir un adulte, à voir le monde d'une autre façon. Un côté tendre se développera tout au long du film.
Vingt Dieux, c'est de l'amour, ou la sensualité se révèle être quelque chose de magnifique, dans des endroits qui pourtant n'ont rien pour l'être. C'est des amitiés qui permettent au personnage de grandir, d'évoluer et surtout sa sœur qui lui permettra d'être l'homme qu'il deviendra.
Tout le sujet du long-métrage, réside également dans la fabrication du comte, qui est une véritable épreuve de force. Louise Courvoisier, qui vient de la région, met un aspect documentaire dans sa fiction, dans cet art de la fabrication du fromage. Elle y arrive à rendre du fromage cinégique. Le comte n'est pas là que pour documenter, mais apporte dans la diégèse du film. Ainsi, Totone se reconnecte avec son père qu'il n'est plus là, avec sa région. Il y est attaché, comme l'amour qu'à la cinéaste pour sa région et les gens qui la compose. En espérant que d'autres histoires vont continuer.