Je m'attendais à voir un film Z. Putain! En fait ça va beaucoup plus loin que ça. Le film touche au surréalisme et à l'expérimentation; le réalisateur rend hommage pas seulement au genre Z, ou au gore, mais bien au cinéma dans toute son entièreté. Des liens avec la nouvelle vague pourraient même facilement être tracé. Ce n'était peut être pas la volonté du réalisateur, en tous cas, mon interprétation en tant que spectateur me pousse à l'ébahissement tant le film est incroyablement riche!

Une des particularités du film, c'est son décalage à tous les niveaux: le son/lipping; le budget (effets spéciaux si réussis/le reste est on ne peut plus cheap); le montage des scènes d'action semble insister sur une sorte de décalage comme si nous n'y assistions pas en même temps d'y assister; le doublage hyper mou par rapport au jeu d'acteur dynamique; l'image 8mm et l'image video qui se chevauchent (alors que parfois c'est le même plan ou la même action). Il ressort alors une impression d'être en plein rêve de part tous ces décalages, rêve ou cauchemar en fait. Il y a aussi cet état d'esprit enfantin, ludique, avec un côté jeu video arcade. Certaines scènes paraissent naïves et totalement irréelles tant le réalisateur ne se prive d'aucun fantasme. Les morts sont brutales et originales, les dialogues sont drôles et vulgaires.

Bref, Violent shit n'est pas juste une violente merde, c'est bien plus que ça: c'est une ode au cinéma dans ce qu'il ya de plus jouissif. Andreas Schnaas, avec quelques litres de faux sang et une envie inégalable de faire du cinéma, arrive à nous rappeler le frisson des premiers films muets, celui où l'on sent le tatonnement, la liberté de faire, l'interdiction de la censure, l'absence de règles. Son film, on y croit autant qu'au voyage sur la lune de Méliès tellement le réalisateur insuffle sa magie, ses envies, ses rêves, sa vision. Là je suis vraiment bluffé. A découvrir!
Fatpooper
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le 16 avr. 2012

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