En ce 19 mai de l'an 2021, Jean "Rieng" Castex et Manu "Napoléon" Macron ont bu un café en terrasse. Mais aussi les cinémas rouvraient leurs portes. Au delà du film avec des démons où les jeunes se ruaient à la pelle, il y avait aussi une sortie qui, pour ma part, m'intéresse mille fois plus.
Afin de boucler l'histoire de Violet, Kyoani a réalisé un film faisait suite à "Eternité et la poupée de souvenirs automatiques". Et quand Kyoto Animation sort un film au cinéma, c'est toujours quelque chose artistiquement parlant. Ici nous sommes dans la continuité de la série et du premier film.
Premier point important, il faut avoir vu la série, le premier film à la rigueur ce n'est pas nécessaire, mais pour comprendre Violet Evergarden le film, la série est indispensable. Et je ne cesse de me poser une question depuis que j'ai quitté la salle de cinéma: "est-ce qu'un film qui vient après une série a le droit de dépasser le simple statut d'excellent film pour prétendre à plus?"
Violet Evergarden le film prend place dans la timeline à la suite de la série et du premier film, et raconte la suite des aventures de Violet ainsi que de la compagnie postale CH Postal. Suite à la découverte d'une lettre "sans adresse", cette dernière interpelle le patron de CH Postal. Violet, de son côté, continue d'écrire des lettres, au chevet d'un malade une nouvelle fois
Dire que c'est magnifique serait assez peu finalement. Le style si spécifique à Kyoani se retrouve encore une fois, du moins pour ce titre avec le même soin que pour la série et le premier film. Comme toujours, un simple "pause" permettrait de faire de superbes fonds d'écran pour téléphone ou ordinateurs, tellement certaines scènes sont de véritables tableaux. Les personnages ne sont pas en reste, le regard de Violet est toujours aussi profond et expressif, celui des autres personnages n'étant pas non plus en reste.
Point d'Eric Satie mais de belles compositions notamment en fin de film (par TRUE, qui était à l'origine de "Sincerely"). Quand à l'ambiance, elle est assurée par tantôt du piano, tantôt des violons, parfois seuls, pour mieux marquer les sentiments de notre protagoniste. Saluons le travail de Yui Ishikawa qui, une bonne partie du film, arrive à vous déchirer le cœur par sa sincérité dans la voix. Elle a vraiment de quoi être ultra fière de cette prestation, sa meilleure avec ce personnage.
Vous êtes loin de savoir ce qu'il va se passer. Peut-être cela semble comme une évidence, peut-être pas en fait. Le vrai scénario consiste à parler de l'absence des êtres aimés, et comment s'en sortir. Violet montre dans ce film sa vraie sensibilité, et qu'elle comprend bien mieux les autres afin d'écrire des lettres. Ces lettres ont probablement une plus grande portée qu'elle ne peut se l'imaginer elle même, et il est très compliqué de ne pas spoiler quand on parle de ce film. Disons que la conclusion fera certainement consensus dans la fanbase de notre héroïne sans bras (donc pas de chocolat). Néanmoins pour en arriver à cette conclusion, vous allez littéralement affronter une tempête, essuyer des larmes, esquisser des sourires, et même réfléchir sur l'évolution de la société car le film va aborder le sujet délicat des nouvelles technologies, comme l'apparition du téléphone, ou d'une très grande tour de communication qui rappelle vaguement quelque chose.
Mais ce scénario semble curieusement avoir manqué de temps, ce qui est un comble pour un film de 2h20. Je veux dire que certaines choses sont un peu passées vite, et je ne sais pas si c'est par pudeur des personnages finalement (probablement d'ailleurs). Disons alors que c'est histoire de chipoter un peu, car il n'y a pas grand chose à redire, le film remplit largement le temps imparti pour dérouler ce qui devait être vu. Ce film se permet quelques rappels du déroulement de la série (probablement si quelqu'un ne l'a pas vu), mais ce serait dommage de ne voir que le film, il ne peut s'apprécier qu'en voyant la série.
Si vous avez aimé la série, vous allez adorer le film. Non. Vous allez l'aimer à la folie.
Si vous n'avez pas vu la série, allez la voir (gaffe à l'épisode 10, il va vous marquer).
C'est la seule faiblesse de ce film, en dehors de son aspect "suite", il n'a pas vraiment de défaut. Il n'est pas prévisible, et le film tourne autour de Violet (ce qui est étrange vu que le film porte son nom direz-vous pour vous moquer et vous aurez raison). Ce personnage est vraiment devenu, avec ce film, un personnage emblématique, une jeune femme dont la détermination n'est que fictive mais déborde de l'écran, qui force une admiration bien réelle. Certes le spectateur est pris par les sentiments, mais ce serait un comble de s'en plaindre à la vue de l'histoire.
Alors ce qui m'embête depuis que j'ai quitté la salle, c'est de le classer quelque part dans mon échelle de valeur. Si je devais être objectif, ce n'est pas le meilleur film d'animation que j'ai vu, qui reste "Kimi no na wa" au moment où j'écris. Mais si je dois laisser parler juste mes sentiments... le choix est très clair.
Merci Violet.
Merci Kana Akatsuki pour cette œuvre magnifique.
Merci Kyoto Animation pour avoir eu la chance de voir une adaptation aussi magique, et merci aux gens qui ont permis ça possible en y participant.
C'est important de dire "merci".
P.S: Je charrie un peu les spectateurs de Demon Slayer, mais c'est juste parce que ce n'est pas ma tasse de thé, tant mieux que ça plaise.
P.S2: Ce texte n'est pas réutilisable par un tiers non identifié, sinon Violet va vous faire une clé de bras et elle est balaise la ptite.
P.S3 : cet avis est écrit à la va-vite quand même, j'avais commencé autre chose de plus littéraire que j'ai gardé dans un coin avant de voir le film (juste en me basant sur le personnage de Violet), mais le film m'a fait retirer ces phrases car Violet exprime certaines choses ici bien mieux qu'un gars lambda dans son avis, et que certains mots lui appartiennent plus qu'à moi.