Imaginez, vous êtes ado dans les années 1990. A la fin des années 90 débarque sur les écrans de télévision une série qui va changer la donne dans le monde de l'animation japonaise.
Loin des critiques d'une politique bourgeoise complètement larguée, cette série présente un récit intelligent, un visuel qui n'a plus rien à voir avec les séries de Gō Nagai (qui vieillissent mal hélas).
J'ai eu la chance de connaître Evangelion dans mon adolescence / phase de jeune adulte. Pire, cette série a été un repère absolu dans ma vie si bien que partout, tout le temps, j'ai une référence à cette série dans ma vie. C'est la seule série qui ne m'a jamais quitté. Jamais. (C'était avant Clannad... même Cowboy Beebop je l'avais oubliée!). J'ai attendu longtemps, très longtemps avant de m'offrir des goodies sur cette franchise, des robots... allant même jusqu'à dégoter le smartphone Oppo prévu pour le marché chinois (au prix normal heureusement, il est introuvable depuis à un prix raisonnable).
Bref clairement, je vais être à fond dans l'affection, dans la subjectivité absurde, mais qu'importe. C'était la dernière émotion nouvelle que m'auront donné les Eva, car il n'y en aura plus par Hideaki Anno. Et je dois à ce monsieur mon affection pour le Japon, donc...
Ce film reprends là où le troisième film s'était arrêté (et je considère que vous l'avez vu), à savoir la mort de Kaworu qui laisse Shinji dans un sale état psychologique. Il est entourée par les deux autres pilotes d'Eva que nous connaissons bien.
Absolute Terror Field:
Cette série des films rebuild qui prend fin avec celui ci avait pour ambition de rendre la série à la hauteur de ce que voulait Anno. Ce film va bien plus loin que les 3 autres. Les effets spéciaux sont incroyables.
Graphiquement le film est époustouflant, entre les passages calmes si chaleureux, le choix des couleurs toujours aussi soigné, la convulsion de clignotements psychédéliques à faire devenir fous n'importe qui, les CGI tantôt géniaux et magnifiques... tantôt cringe et effrayant (la tête géante de Rei... même 20 ans après ça marche encore).... quel film bon sang, on va en parler longtemps.
"Both of you, dance like you want to win!"
Certains morceaux sont couplés à des instants de vie, certains passages sont accompagnés à merveille par la musique dans des moments moins émouvants... Il n'y a pas de dissonance. Le travail fait par les comédiens interprétant les héros est réussi, tant en japonais qu'en Français (j'ai regardé les deux ... ). J'ai quand même un peu de mal avec certaines traductions, je me souviens mal de ce qui étaient traduit dans les 3 premiers films, mais une chose est sure, Rei n'est pas la "première série" mais la "première élue" ou "sélectionnée".
Par contre, "One Last Kiss" est superbe comme chanson.
Je précise un point, les acteurs de doublages n'ont rien perdu de leur superbe, et étant amoureux de la voix de Maaya Sakamoto depuis aussi loin que ma mémoire s'en souvient, j'ai tellement aimé entendre cette "Mari" qu'elle interprète à merveille...
"Angel Attack"
C'est ptet sur le scénario que le bat blesse le plus. Le film se la joue à deux vitesses, histoire de ne pas être ultra compliqué. La deuxième moitié du film vous oblige à bien rester vigilant. Certaines explications relatives à la mythologie de la franchise sont très velues, accrochez vous. Mais c'est un peu ce qui caractérise le plus finalement le scénario depuis la série, une sorte de marqueur qu'implique l'écriture sur cette franchise. Cela plaît ou pas, cela va encore diviser. Moi j'adhère, mais je dois quand même rester honnête.
Un point que je préfère préciser, l'ensemble est très cohérent, même si Anno semble avoir fait des descentes de saké un peu violentes, sa personnalité est dans ce film, elle se sent et c'est la conclusion de la thérapie commune que l'on a commencé il y a longtemps pour certains!
"Le dernier messager"
Je suis tiraillé entre l'émotion, l'admiration, la colère, le soulagement, la joie... et ce n'est pas ce film qui en est la source. Il est le déclencheur de quelque chose. Hideaki Anno a encore tabassé de réponses et tartiné de question ce film.
Ce film rend heureux car c'est le dernier.
Ce film rend triste et fait pleurer car il n'y en aura plus.
Ce film mets en colère car c'est encore un film douloureux à comprendre, douloureux à accepter.
Ce film est un film qui n'a aucun équivalent, qui n'en aura probablement jamais.
C'est un soulagement de voir la saga qui a accompagné une vie se clore, mais c'est tellement triste.
Les fans de la franchise étions tous sous l'emprise des Evas, comme les pilotes finalement, ce film libère les gens avec un requiem quasi chef d'oeuvresque, mais qui nécessite trop d'implication pour être génial de manière universelle.
Je ne regrette pas une seule des secondes attendues qui ont mené au visionnage de ce film.
Comme requiem d'une immense franchise, il fallait un grand film, et le voici.
Il n'y a pas de vrais arguments, ni de vraie objectivité dans cet avis, mais il fera l'objet d'un rebuild, car je n'en suis pas satisfait vu l'importance de cette franchise à mes yeux. Désolé pour vous il faudra subir encore.
Néanmoins, je voulais juste dire merci à Hideaki Anno, et c'est tout. Adieu Evangelion.
P.S: j'ai rajouté un point après avoir revu "en diagonale" les deux films précédents. Ce film les complète bien mieux que ce que j'imaginais car j'avais un souvenir inexact.