Après une série extraordinaire qui m'avait bouleversé et un premier film raté, je redoutais un peu cet ultime adaptation du roman à succès. Si cette histoire se prêtait à des épisodes courts de 25 minutes, je craignais que l'ennui me guette avec ce film de 2 heures 20.
Mais je me suis complètement trompé. On ne voit pas le temps passé grâce à un récit parfaitement maitrisé. Bien sûr, le rythme est lent mais il n'y a pas de temps morts. Et il y a tellement de sujets abordés.
Le deuil évidemment, omniprésent dans Violet Evergarden, dans un passage qui rappellera le fameux épisode 10 de la série par sa beauté et sa violence psychologique.
On montre également l'évolution de certains personnages, notamment un type qui apparait détestable dans l'anime qui se révèle ici être d'une profondeur insoupçonnée.
Le film se permet même d'évoquer intelligemment les nouvelles technologies qui changent, en mal mais aussi en bien, le quotidien de tant de personnes.
Et bien sûr, l'amour.
Cet amour contrarié, difficile mais aussi incroyable et infini entre Violet et son major. On pourrait penser que leur retrouvaille gâche la construction mentale de Violet qu'on a pu suivre dans la série, elle qui apprend à vivre loin de l'armée et de la seule personne qui l'ait aimée. Mais il n'en ai rien, grâce encore une fois à une maestria d'écriture : à la fin, j'étais sincèrement heureux pour eux.
J'ai failli oublier d'en parler tant l'histoire est le point fort de ce film mais le graphisme est magnifique, à la hauteur de la série. Charadesign, effets de lumières, représentation de l'eau, KyoAni donne tout pour fournir le plus bel écrin possible à cette extraordinaire histoire.
Ce film vient conclure parfaitement une des plus belles saga de l'animation japonaise. Jamais une histoire ne m'aura autant touché, et ne me touchera jamais autant que celle de Violet Evergarden.