Tout est dans le titre... Ce documentaire dresse un tableau glaçant du viol pratiqué en temps de guerre depuis les années 30 jusqu’à nos jours et à travers divers pays.
Viols collectifs et massifs des berlinoises, mais aussi à travers toute l'Allemagne, par des soldats soviétiques puis par les soldats alliés occidentaux au moment de la Libération. Ces femmes sont considérées comme « butin de guerre ». A chaque nouvelle vague de soldats arrivant pour remplacer les anciens, le nombre de viols augmentaient. Ce sont des milliers de femmes qui ont été ainsi violées. Le silence a été gardé durant des décennies pour ne pas ternir la gloire des « libérateurs ».
Viols et massacres sauvages en 1944 ont été perpétrés durant la campagne d’Italie par les soldats du corps expéditionnaire français dont on ne retiendra par la suite que les faits « héroïques ». Lenola est un village qui a été particulièrement marqué. Les viols étaient commis en groupe. Ont été violées des petites filles, des adolescentes, des femmes jusqu’à 68 ans. Et aussi de petits et jeunes garçons ainsi que des hommes. Les jeunes officiers ont fermé les yeux, en raison du regard négatif porté sur la population italienne.
Des milliers de femmes asiatiques sont devenues des « femmes de réconfort » comme l’armée impériale du Japon les appelaient. Il s’agissait en fait de jeunes adolescentes enlevées de force à leurs familles ou à qui l’on avait menti sur leur destination, leur parlant d’un travail en usine. Cela a duré de 1932 jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. Les soldats défilaient sans discontinuer le samedi de 12h jusqu’à 17h et le dimanche de 8h à 17h.
Après les sanglants massacres de la ville de Nankin en 1937, surnommé « le viol de Nankin », où des milliers de civiles chinoises furent violées et sexuellement mutilées, l’armée japonaise a intensifié la création de ces centres sexuels esclavagistes pour préserver leur réputation et mieux canaliser l’activité sexuelle de ses soldats. Le statut d’« esclaves sexuelles » de ces femmes a enfin été reconnu en 1992.
Dans les années 90 les viols massifs se tranforment en arme d’épuration et d’extermination :
- En Yougoslavie, des camps de concentration sont mis en place par les forces serbes et des viols systématiques ciblent en particulier les femmes musulmanes. Ils sont pratiqués dans un esprit de nettoyage ethnique, comme une arme de destruction d’une partie de la population. Entre 20000 et 50000 femmes ont été violées durant le conflit.
En 2007, le tribunal pénal international pour l’ex Yougoslavie a élevé le crime de viol au rang de crime contre l’humanité.
- avril à juillet 1994 : 800000 à 1 millions de Rwandais sont assassinés. Les femmes sont violées de manière systématique pour atteindre la communauté Tutsie : entre 250000 et 500000 femmes ont été violées et sexuellement mutilées. Le gouvernement a, de plus, fait sortir des malades du sida des hôpitaux pour « former des bataillons de violeurs » inoculant ainsi une mort lente.
En 1998, le tribunal pénal international pour le Rwanda qualifiera pour la première fois de l’histoire, le viol et ces tortures sexuelles comme éléments constitutifs de génocide.
Face à ces horreurs collectives, massives et généralisées en temps de guerre, une poignée de personnes se lèvent pour dénoncer ces crimes et agir. Parmi elles :
Céline Bardet : juriste et enquêtrice internationale a fondé une ONG qui lutte contre les violences sexuelles en période de conflit.
Denis Mukwege : gynécologue obstétricien : il a opéré avec son équipe plus de 50000 femmes et fillettes, survivantes de mutilations génitales. Il dénonce ces atrocités depuis 20 ans. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 2018. Sa vie est en danger, sa parole et son action dérangent. Il a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat.
Ce document est bouleversant, il dénonce une réalité actuelle puisque malheureusement la guerre sévit toujours quelque part sur la planète, dont tout récemment en Ukraine…