Pour son tout premier film, Sofia Coppola vient poser sa caméra dans une banlieue américaine des années 70. Adapté du roman de Jeffrey Eugenides, Virgin Suicides narre la vie des cinq sœurs Lisbon (Cecilia, Therese, Mary, Bonnie et Lux) d'un point de vue externe.
Le film aborde de nombreux thèmes tels que la famille, le trouble adolescent ou encore le problème de communication entre garçons et filles et enfants et adultes avec la fameuse phrase de Cécilia au psychiatre :
Manifestement docteur, vous n'avez jamais été une fille de 13 ans
L'esthétique a aussi une place importante dans le film, cette esthétique du vide, du silence et de l'ennui qui vient épouser à merveille ce mal-être adolescent. Les acteurs ne sont pas en reste que ce soit James Wood et Kathleen Turner qui campent à merveille le rôle de parent autoritaire, reflet de l'Amérique conservatrice, Danny de Vito psychiatre en déphasage avec une époque et une jeunesse qu'il ne peut pas comprendre, Josh Hartnett en bad boys séducteur et évidemment Kirsten Dunst objet de tous les désirs.
Enfin la musique, élément essentiel du cinéma de Sofia Coppola. La musique de Air qu'il serait inutile d'encenser davantage ainsi que les nombreuses chansons des années 70 (mention spéciale pour Alone Again Naturally de Gilbert O'Sullivan)
Sans jamais être critique, Sofia Coppola nous livre une œuvre unique. Le film raconte de manière impartiale ce drame familial qui est couplé à une esthétique et une musique en osmose. Rarement un film m'a autant touché, si le premier visionnage m'avait laissé dans l'incompréhension, le second fut destructeur, je suis resté sclérosé face à ce final redouté et pourtant inévitable, aussi tragique qu'insondable. L'histoire de ces cinq sœurs qui cherchaient simplement à être libres.