Virgin Suicides par Margaux D.
Difficile; dans un premier temps, d'éprouver quoi que ce soit. L'univers "College" où ça parle Yale et autres références bourgeoises américaines m'a lourdé. Trop différent du monde que je connais, celui des 5 soeurs m'a donné du fil à retorde niveau identification. J'avais juste envie de balancer des trucs vers l'écran en criant "bande de petite bourgeoises !".
Et puis ... L'ambiance a commencé à se plomber. Malgré le masque blinquant, on sent que quelque chose est en train de changer. La petite qui s'est jetée par la fenêtre gît empalée sur la barrière : à la fois drôle et tragique. Risible : on entend derrière les mégères du quartier " C'était inévitable avec une telle barrière, ça devait arriver ! ".
ATTENTION JE SPOILE.
L'avant dernière scène, celle du suicide, est a présent dans mon top 10 des meilleures fins. Depuis le début, le narrateur nous menace presque avec ses "elles étaiENT (...)". D'emblée, on comprend qu'elles sont mortes. Mais quand ? QUAND, BON DIEU ? Alors que je m'attendais à une aventure nocturne en voiture qui allait relancer une énième fois le récit, non. Deux pieds suspendus froidement dans le vide suffisent à clôturer ce tragique épisode de vie. La longue énumération des 4 suicides boucle la boucle. C'est presqu'avec soulagement que le spectateur la reçoit.
Il en faut de la dextérité pour parvenir à manier avec finesse un sujet aussi délicat tout en restant crédible. Plus encore si on souhaite y placer une espèce de cynisme. Mêlant à ça la musique de Air : parfait.
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