Dans votre virtualité personne ne vous entend crier...
Pilote d'une ex-peut être nouvelle bonne série de Ronald D. Moore (BSG Galactica), Virtuality ressemble davantage à une esquisse plein d'idées et de promesses qu'a un film ou même un téléfilm.
Il faut le garder à l'esprit quand on s'y attaque, c'était censé être un « épisode 1 ».
Malgré cela, ce petit bout de science-fiction aborde un lot de thèmes vraiment enrichissants qui font réfléchir et se projeter dans le futur (sans doute très proche).
L'intrigue tourne autour du voyage du Phaeton et de la façon dont son équipage se débrouille pour vivre et s'évader alors qu'ils sont embarqués (et enfermés) dans un long voyage de près de 10 ans vers un autre système solaire. Et pour supporter la durée, les membres de l'équipage ont tous accès à un monde virtuel dans lequel ils peuvent se balader (et autres joyeusetés) soit seuls soit avec d'autres personnes du vaisseau (d’où le nom de la série). On reconnaît là ceux qui ont travaillé sur Caprica !
Mais comme si les relations entre les personnages allaient être simples, l''aventure est en plus l'objet d'une émission de télé réalité spatiale. Une idée qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler le projet « Mars One ».
Au fond, c'est donc un drama qui s’intéresse plus à l'humain qu'a la mission en elle-même.
Le jeu d'acteur n'est pas sensationnel mais c'est particulièrement intéressant de voir les personnages s'interroger sur la réalité de leur mission, des informations qu'ils reçoivent, sur l'impact des expériences virtuelles et la liberté que l'on peut avoir dans celles ci... Il y a aussi la question du couple dans l'espace : le manque d'intimité, la possibilité d'un enfant...
Bref, ça vaut le détour rien que pour cette réflexion. D'autant que ce sont des sujets tout ce qu'il y a de plus réalistes et on devra y faire face dans l'avenir.
L’esthétique des décors n'est pas révolutionnaire ((j'ai pensé à Sunshine pour les systèmes de survie notamment, à l'Odyssée de l'espace pour le vaisseau et l'I.A etc etc..) mais c'est sympa et plutôt cohérent.
Les effets spéciaux sont un peu dégueulasses par contre (petit budget?).
Le tout est monté façon tv-réalité et donc présente les inévitables passages au parloir face à la caméra. Même si c'est le concept, le problème est que cela rend la mise en scène très descriptive, très passive.
On voit des événements et les personnages commentent et expriment à voix haute leur pensées...
D'ailleurs, la seule vraie action ou il y a un minimum de tension n'arrive qu'a la toute fin (et ouvre de nouvelles questions, ben oui c'est un pilote..).
Sauf que celle ci est terriblement banale et hélas (comme trop souvent) bancale niveau scientifique..
C'est dommage de finir ainsi.
Finalement, ce n'est pas très étonnant que la série n'ai pas été poursuivie car cette épisode n'est pas très bien ficelé, pas assez punchy et surtout pas assez auto-suffisant : c'est plutôt le background qui est bon et les possibilités pour après. En revanche, il y a avait vraiment le potentiel pour un vrai drama SF, surtout quand on sait qui il y avait derrière le scénario...
Mais pour être financé il faut taper fort d'entrée et pas juste planter un décor et dire « a suivre ».
Bah, encore une série de science-fiction annulée, et encore cette arrière goût de gâchis... Bon pas autant que Firefly hein, mais quand même, c'est usant.