Virunga a les yeux plus gros que le ventre. Fort de son financement et de ses importants mécènes (Netflix/Di Caprio), le film tente une vision holistique du problème congolais, de la privatisation de Léopold II jusqu'à celle plus récente des compagnies étrangères, toujours promptes à taillader encore un peu plus le visage ravagé du Congo. Virunga navigue ainsi entre le documentaire animalier, probablement sa partie la plus plus réussie, avec son lot d'images sublimes, le documentaire de guerre, baignant dans une suresthétisation assez malvenue et aux enjeux géopolitiques nébuleux, le documentaire d'investigation et enfin le documentaire historique, se résumant à une séquence de deux minutes sur l'histoire coloniale du pays. Il tente seulement, car l'exhaustivité a rarement sa place dans un film d'1h40 qui à vouloir jouer sur tous les fronts, perd son spectateur et ses gorilles.
Difficile pourtant de jeter totalement la pierre à ce documentaire qui, malgré sa maladresse, suscite sans peine la sympathie, à travers le portrait attachant de ce père de substitution pour ces singes orphelins, et celui de ce parc, qui nous appelle de toute ses forces à le protéger et à se dresser tout entier contre ces nouveaux rois de la jungle qui ne laissent aucune chance aux anciens.