Sur 1h16, il y a déjà 12 minutes de générique (en général, ce sont les blockbusters qui ont un générique qui dure aussi longtemps). Ce qui ne laisse que peu de temps pour raconter une histoire.
Mais ce n'est pas bien grave, parce que d'histoire, il n'y en a pas vraiment. On est, en effet, plus proche de l'expérimental que d'une narration classique. Le problème, c'est qu'il n'y apas grand chose à manger. L'évolution du personnage est tout de même instantanée puisque l'auteur joue avec des flashbacks/flashforwards... tout arrive donc en même temps, ne laissant que peu de surprise au spectateur. De ce fait, le film aurait pu ne durer que 20 à 30 minutes (sans générique quand même). Les mises à mort sont pas mal, mais je regrette qu'il n'y ait pas un schéma plus précis pour suivre ce tueur en série. Il fait un peu tout et n'importe quoi, même si l'on retrouver quelques similitudes parfois.
La mise en scène comporte quelques bonnes idées. Ce qui dérangera, c'est le côté amateur de l'image, sans doute liée à une caméra de pauvre qualité. Mais en même temps cela renforce le côté glauque du film. Certains effets spéciaux sont moins bon, mais la plupart sont réussis, dont des maquillages plutôt réalistes (visages tuméfiés, la femme au masque, ...). Le montage aide parfois à suggérer avec justesse une action qu'il n'aurait pas été possible de montrer compte tenu du budget serré. Mais il fait aussi défaut dans cette volonté de vouloir brouiller la temporalité du film.
Bref, "Visceral: Entre las cuerdas de la locura" est un torture porn assez dérangeant puisqu'il consiste principalement à voir un mec tuer des gens, le plus souvent face caméra. Le problème, c'est qu'il n'y a pas d'enjeu, pas de conflits et que tout cela nous rapproche fortement du misérabilisme où l'on voit juste des gens subir sans que l'auteur ne cherche jamais à insuffler de l'espoir. C'est dommage, mais je serais bien curieux de découvrir le prochain film de ce réalisateur s'il lui prend l'envie de réitérer cette expérience.