Une bien sympathique série B qui fait partie de la première partie de carrière du cinéaste où son style n'était pas encore affirmé. Ca ne l'empêche pas de faire preuve occasionnellement d'une solide efficacité comme ici avec un facture technique déjà bien rodé qui le hisse dans la bonne moyenne du genre. Outre le noir et blanc et le scope impeccable, il y a une profondeur de champ assez remarquable lors des extérieurs qui sont assez nombreux de surcroit. C'est en revanche assez gratuit alors que l'histoire se prêtait bien à une exploitation de l'arrière plan à des fins paranoïaques ou de suspens. Le film joue en effet beaucoup sur des faux semblants qui s'accumulent très rapidement comme cette séquence d'ouverture où l'on pense que le traquenard a pour but de libérer les criminels...
Fidèle à la tradition du film noir, on compte plus les fausses pistes, les suspects trop parfaits, les morts qui n'en sont pas et autres twists. Et comme pas mal de film noir, le scénario est rapidement incompréhensible et on est balancé d'une scène à l'autre sans toujours faire le rapprochement.
Pas très grave puisqu'on ne s'ennuie jamais, que le rythme est soutenu et que Suzuki balance quelques scènes (ou détails) étonnant qui laissent deviner une personnalité atypique avec surtout une danseuse assassinée d'une flèche dans le sein, image quasi surréaliste !
L'ensemble demeure cependant plutôt dans l'esprit d'un sérial/série B avec un longue et improbable séquence où les héros sont enfermés et attachés à un camion citerne dont les vannes ont été ouvertes et que les flammes poursuivent !
Le final au milieu des trains et de voies ferrées montrent aussi un savoir-faire indéniable pour un découpage très réussie.
Sans en constituer un sommet, ca fait partie de ce que j'ai de mieux dans cette période 1956-1962 (qui reste encore à redécouvrir, vivement les prochains coffrets Arrow)