Le plus cruel commentaire qu'on puisse faire à propos de cette comédie indigente tient au sujet lui-même. Quel intérêt les auteurs ont-ils pu trouver à imaginer ce marivaudage à la cour d'Henri IV. Il ne s'agit nullement d'une parodie historique (il n'est guère que l'assassinat du roi par Ravaillac -spoiler?- pour nous ramener à l'Histoire de France) ni d'une satire des moeurs royales, la caricature du roi étant dans ce sens insignifiante.
Le film se divise en deux chapitres bien distincts. Dans un premier temps, Henri IV, avec son accent gascon, sa concupiscence et sa pré-sénilité est le personnage central du film mais il fait un personnage médiocre, outré et, par ailleurs, interprété sans la moindre subtilité. Puis le récit se transforme en une banale comédie sentimentale sur fond de chamailleries amoureuses entre Jean Sorel et Danielle Gaubert, respectivement le jeune Condé et Charlotte de Montmorency que le roi a unis à dessein de faire de la jeune épouse sa maîtresse. spoiler: Hélas pour lui, le mariage de raison va devenir un mariage d'amour
. L'humour préhistorique (où est passé l'esprit de Jeanson?) et l'ineptie du sujet -même quand il colle à l'Histoire- relègue le film d'Autant-Lara au rang de nanar, certes costumé, mais nanar quand même. Quant aux quelques vedettes qui traversent le film, leur présence est aussi courte qu'anecdotique ( Bernard Blier en particulier, qui n'aligne que deux phrases).