Vœux Sanglants (The Initiation) est un petit slasher qui nous vient directement de l'âge d'or du genre à savoir des années 80. Si vous n'avez que peu, voir jamais entendu parler de Vœux Sanglants personne ne viendra vous le reprocher puisque le film très classique et un peu scolaire ne se démarque en rien des nombreuses productions de cette époque. Le film ne possède pas de fulgurances le plaçant un peu au-dessus de la masse, pas plus que d'éléments rédhibitoires et ridicules qui marqueraient durablement les esprits. Vœux Sanglants est tout simplement un petit slasher anonyme perdu dans l'abondance du genre.
Le film nous raconte l'histoire de Kelly une jeune fille de très bonne famille qui pour s'intégrer à la sororité à laquelle elle appartient doit accomplir un rite d'initiation consistant à s'introduire avec quelques amies dans l'immense centre commercial de son père afin d'y dérober le costume du vigil. Kelly qui souffre par ailleurs d'amnésie et de terrifiants cauchemars, va se retrouver alors confrontée elle et ses amies à un mystérieux tueur.
Une sororité de filles, un asile de fou dont s'échappe quelques patients, un jardinier louche à la face brûlée, un traumatisme d'enfance, des cauchemars inquiétants, des étudiants obsédés et farceurs, des plans nichons, un immense centre commercial vide, un beau professeur prêt à aider, des fêtes étudiantes et un mystérieux tueur à l'arme blanche qui se déplace en vue subjective; tous les ingrédients d'un bon petit slasher sont donc réunis par le réalisateur et son scénariste Charles Pratt Jr (Santa Barbara - Les Feux de l'Amour - La Force du Destin - Melrose Place - Dynastie ...Bref, que des choses horribles) . L'unique film de Larry Stewart (mercenaire de la série TV lui aussi) n'a donc rien de vraiment déshonorant, il s'applique simplement à reproduire scolairement et sans imagination les grandes lignes directrices du genre. Très classique, basique et sans génie la mise en scène de Larry Stewart n'en demeure pas moins carré et plutôt efficace.
Si il n'est pas des plus élevé le film nous offre tout de même un bodycount correct avec une série de meurtres à l'arme blanche pas très gore mais assez diversifiée, le tueur visiblement inspiré par son illustre modèle au masque de hockey utilise couteaux, machette, arc et flèches, hache et autres joyeusetés tranchantes. Quant à l'histoire elle ne propose pas beaucoup d'originalité en s'articulant autour d'un traumatisme d'enfance et d'un cauchemar récurent que le spectateur mettra bien moins de temps à décrypter que le scénario du film. Comme un peu trop souvent dans ce type de production l'aspect ludique à essayer de deviner l'assassin parmi les suspects bien trop voyants sera un peu gâché par une révélation tiré par les cheveux et du coup pratiquement impossible à deviner. Si le film ne fait pas plus preuve d'audaces que d'imagination ou de radicalité, il comporte toutefois quelques petites idées de montage et de mise en scène comme lorsque le meurtre d'une pauvre jeune fille aux cris de terreur se mêle aux râles d'une autre fille faisant l'amour avec son petit ami dans un parallèle entre douleur et extase mettant en exergue l'aspect phallique et meurtrier d'un couteau avec celui d'une pénétration amoureuse. Au casting on retrouve Vera Miles vue dans Psychose et la toute la débutante Daphne Zuniga que l'on reverra plus tard dans La Mouche 2 et dans le rôle de la princesse Vespa dans La Folle Histoire de l'Espace de Mel Brooks.
Vœux Sanglants est donc loin d'être le pire représentant de son genre mais il est bien loin également de s'être imposé au fil du temps comme une véritable référence. Vœux Sanglants reste un slasher trop scolaire et appliqué dont le plaisir n'excède pas beaucoup de la durée de son visionnage, c'est déjà ça.