Voici les femmes du printemps qui pleurent constitue une jolie réussite dans le registre du mélodrame social : des vagabonds débarquent dans le nord du japon pour y travailler dans des mines. Cependant le récit se recentre rapidement sur des femmes qui ont fait le même voyage mais pour y devenir hôtesses. Parmi celles-ci, une réservée qui ne s'attendait pas à ces conditions de vie (climatique et professionnelle) et une mère devenue cynique et délaissant son jeune fils au profit de ses clients. La dimension binaire initiale de la caractérisation (la "pure" Vs la "croqueuse") s'efface devant des sentiments plus complexes et nuancés, en accord avec des décors sobres et dépouillés. L'atmosphère est forcément mélancolique et amer mais si cela peut conduire à une forme de rédemption morale assez touchante qui vient - Shimizu oblige - d'un enfant livré à lui-même.
La réalisation est toujours à dimension humaine, avec de belles idées simples, que ce soit des jolis plans de dos ou un duel sous la neige en hors champ.