L'histoire est extrêmement simple. Deux frères, une fille, de l'amour. Un périple à travers la France qui commence en stop puis en caravane et qui finit en voiture de cascade. Et nous, derrière notre écran, qui aimerions faire partie de l'aventure.
Là où le film est juste, c'est principalement dans la forme. Le travail sur le son est magnifique, très bien pensé. Le choix de Patrice Leconte de pratiquer le décalage entre les voix et les images rend bien. On les entend parler mais on ne les voit pas ou alors on les voit perdus dans leurs pensées. Les coupures brusques de la musique ont également un effet intéressant.
L'image aussi s'en tire bien avec beaucoup de gros plans sur les objets du quotidien, avec un demi-flou quasiment permanent sur les visages, notamment au début du film.
La plus belle scène est certainement la scène d'amour, très longue, dans un silence quasi total.
La scène du jeu des petits beurres est originale, amusante même si on aurait pu se passer du "réaliser sans trucage".
On aurait pu aussi se passer des mots posés sur le problème du triolisme. Le film aurait surement gagné en émotion s'il avait juste était évoqué, ressenti.
Au final, on a une impression de réussite, de joie et de plénitude. Les acteurs sont très doués : Nicolas Giraud très émouvant en cadet en retrait, timide ; Clément Sibony plutôt convainquant dans le rôle du grand frère faux tombeur ; Pauline Lefèvre bonne surprise en bécasse gourde, meilleure qu'en Miss Météo.