J'ai lu Chambre 2 de Julie Bonnie, chanteuse, musicienne et donc écrivaine, ancienne membre des groupes Forguette Mi Notte et Cornu dans les années 1990. Elle a travaillé en milieu hospitalier plus tard. Du temps a passé, avec une annonce de l'adaptation de ce livre pour le cinéma. Et sortit un jour Voir Le Jour.
Le film de Marion Laine est marqué par la présence solaire de Sandrine Bonnaire : cette actrice éblouit rien qu'à son sourire (j'aime beaucoup la coupe de cheveux qu'elle porte en plus). Jeanne, c'est son rôle, est auxiliaire dans une maternité qui connaît des tensions en raison de restriction budgétaire et de pression sur le personnel hospitalier qui manifeste son mécontentement sur des conditions devenant socialement et éthiquement inacceptables.
On y croise aussi les collègues de Jeanne comme Francesca (Brigitte Rouan) une vétéran de la profession, Mélissa (Sarah Stern) qui rayonne, elle aussi, par sa bonne humeur constante dans le film, une toute jeune nouvelle venue nommée Jennifer (Kenza Fortas) qui donne une certaine appréhension au début par son look similaire à ce que l'on aperçoit dans les émissions de télé-réalité ; on peut craindre le cliché navrant mais la stagiaire rassure en se montrant loin d'être une idiote. Et puis il y a Sylvie (Aure Atika) qui subit une responsabilité le long du film, une épée de Damoclès d'une intransigeance judiciaire suspendue au-dessus d'elle. Toutes ces femmes font ce qu'elles peuvent, compressées par une politique budgétaire plus soucieuse du rendement que du côté humain qui tendrait à manquer sans ces assistantes et soignantes. Une situation toujours très actuelle hélas.
En parallèle au monde hospitalier, on immerge aussi dans le passé musical de Jeanne dont le souvenir est déclenché tel un choc par la venue d'un homme qui la recherche. Passé que découvre aussi sa fille, Zoé (rôle de Lucie Fagedet), qui n'a pas connu son père, en même temps que le spectateur en visionnant un clip dans le film avec une chanson qui envoie bien : "Mon Air C'est De L'Eau", chanson rock composée par Julie Bonnie et chantée par Sandrine Bonnaire ici.
On apprend comment Jeanne a quitté sa vie de Bohême et d'excès pour se ranger dans une vie plus stable, ne laissant plus qu'un indice mémoriel suspendu au rétroviseur de sa voiture, indiquant qu'elle n'a pas tout oublié bien qu'elle aie fermé une porte sur cette période.
Difficile de me rappeler si le film est fidèle ou non au livre de Julie Bonnie par contre, le souvenir des détails s'étant évaporé avec le temps. Une nouvelle lecture du livre et un nouveau visionnage du film devraient s'imposer mais cette fois dans des temps rapprochés.