"Vol au-dessus d'un nid de coucou" est un film à part. Un film qui traite d'un sujet que personne à Hollywood ou ailleurs n'avait osé abordé et porté à l'écran. Mais en 1975, un jeune réalisateur tchèque, arrivé aux Etats-Unis en 1968, génie en devenir qui s'appelle Milos Forman, va être choisi par le jeune producteur Michael Douglas pour tourner ce qui deviendra "Vol au-dessus d'un nid de coucou".

Un film dont le nom est aussi beau que l'histoire qui en est contée. C'est l'histoire de McMurphy (Nicholson, génialissime) qui va se faire passer pour un fou afin d'éviter la prison. Il est conduit dans un hôpital psychiatrique et va se voir confronter à la dure infirmière Ratched (une Louise Fletcher fantastique). Il va alors lancer une révolution avec ses compagnons de fortune.

Un synopsis rempli d'une thématique principale qui sera le fil rouge de l'histoire tout le long du film : la liberté. Mais Forman va également s'atteler à dénoncer la déshumanisation dont les patients souffrent tout le long du film. Il nous livre là une critique d'un système violents et irrespectueux envers les êtres humains qui vivent en hôpital psychiatrique, qui ressemble plus à une prison qu'à un hôpital. C'est là que McMurphy intervient. Cet anti-héros va apporter sa joie et son envie de vivre à ces personnes, et il va leur offrir un but : l'espoir de liberté. La liberté qui est si cher à l'être humain va ici être personnifié dans le personnage de McMurphy, avec sa bonne humeur et son enthousiasme qui semblent totalement étranger et impossible à atteindre pour ces patients. Forman filme ses personnages avec intelligence sans tomber dans le piège du cliché et du stéréotype.

Mais l'autre force du film c'est la relation qui existe entre McMurphy et tout les patients et en particulier le grand chef. Ce grand chef si imposant qui passe totalement inaperçu au milieu de cette foule et qui va retrouver une raison de vivre au contact de McMurphy. Leur alchimie est parfaite et les deux personnages nous livrent une des plus belles fins de films qu'Hollywood ait jamais produite, remplie d'espoir, de liberté mais aussi de tristesse.

Mais ce ne sont que des paroles en l'air sans l'apport d'acteurs formidables. Jack Nicholson domine le film de la tête et des épaules et nous livre ici une de ses plus belles prestations. Louise Fletcher, le parfait opposée de Nicholson, est saisissante de vérité. Quand aux patients, on notera la présence (et la très bonne prestation) d'acteurs comme Danny DeVito et Christopher LLoyd.

Au final, on trouve ici un film humain, plein de sincérité, dénonçant un système déshumanisant. Un chef d'oeuvre du genre.

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le 5 févr. 2013

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le 5 févr. 2013

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