Classé à la quinzième place des meilleurs films de tous les temps selon le site référence IMDB, Vol au-dessus d'un nid de coucou est une production qui m'a totalement effaré avec son univers impitoyable d'un hôpital psychiatrique quand je l'ai vu la première fois. Je n'avais aucune idée à quoi ressemblait ce genre d’établissement médical et pour tout dire, je n'ai aucune envie d'y mettre les pieds après avoir vu cette réalisation. Mettre en oeuvre cette production a dû être un défi osé et abstrus à accomplir pour le prodigieux cinéaste Miloš Forman. Il fallait vraiment le faire pour se lancer à un sujet aussi choquant et ce dernier l'a fait avec brio, en pointant constamment du doigt les infâmes et alarmantes pratiques médicales des infirmières exerçant leurs professions face à des innocents patients, dans pratiquement toutes les scènes de la production.
Peut-on vraiment être soigné après avoir passé un séjour dans un hôpital psychiatrique ? Et surtout, peut-on vraiment y en sortir ? Les réponses restent en suspens, peut-être que l'on saura jamais, telle est la raison nous poussant à découvrir ce long-métrage très particulier jusqu'à sa fin, comment si on était hypnotisé devant un documentaire retraçant les faits et gestes néfastes d'un tueur en série. Le réalisateur traduit sa vision monstrueuse d'un hôpital psychiatrique en mettant bien avant chaque procédure et routine se déroulant dans cet établissement sans qu'on y reste insensible à cette phase quotidienne pratiquement scandaleuse. Un environnement complément coupé du vrai monde, où les infirmières et médecins semblent pratiquer leurs métiers sans se remettre en question. Un environnement triste, monotone et surtout haïssable, le genre de coin qui ne donne pas envie de le découvrir en vrai, même pas dans un film dramatique.
Cependant ! Le cinéaste Miloš Forman a su nous faire surmonter cet obstacle en castant un Jack Nicholson fabuleux. Ce dernier dégage un charme fou et drolatique, avec sa grande gueule de comique extravagant et ses sourires diaboliques. Il est la pièce maîtresse du film, un sacré élément déclencheur et générateur de boute-en-train amusant et de divertissement égayant. Un maître incontestable de perturbateur qui n'a peur de foutre le bordel et d'exprimer ses mécontentements justifiés à haute voix pour notre plus grande joie, face à l'inflexible et indiscutable infirmière chef Mildred Ratched, campée par une excellente Louise Fletcher dépourvue de tout sentiment. Le talent d'interprétation de ces deux derniers est quasiment le même pour tout le reste du casting, composé d'acteurs portant sur leurs épaules des visages frappants et fatiguées de vivre dans des conditions lamentables.
C'est ce que le réalisateur voulait sans doute nous faire découvrir et il le fait très bien, en filmant avec attention et sérieuse chaque personnage dans son propre environnement, dans des décors simplets, déprimants et impersonnels d'un hôpital psychiatrique. C'est sûr qu'avec tous ces éléments troublants, on aurait plus tendance à croire que nous sommes en train de visionner un long-métrage dramatique qu'une comédie, ayant même la faculté de nous le faire dégoûter. Mais comme je l'ai dit, Jack Nicholson est là pour nous faire régaler savoureusement avec son humour irrésistible, tout en affrontant les épreuves nocives et habituelles de l'établissement. Une production incroyablement surprenante et captivante, montée avec une qualité de montage très professionnelle, truffée de surprises inattendues, de moments terriblement délassants et de répliques qui font mouche, dans un univers sadique et impensable. Un véritable chef-d'oeuvre exemplaire. 10/10
Ca, peut-etre? C'est dingue? Enfin... assez pour vous? Vous voulez que je chie par terre? Oh, bon Dieu!