Volt, star malgré lui par Gérard Rocher La Fête de l'Art
Aux Etats-Unis, Penny, une jeune actrice, se prend d'affection, au travers d'une vitrine, pour un joli petit chien au regard attachant. Ce coup de foudre va valoir à ce toutou nommé Volt une popularité immense, devenant avec sa maîtresse le héros d'un feuilleton réalisé pour la télévision dans les studios d'Hollywood. Face aux caméras Volt est un super héros traversant les pires dangers afin de sauver le monde jusqu'au jour où, lors d'une erreur de manipulation, il va se retrouver très loin des studios et de sa maîtresse. Qu'importe! Le chien étant persuadé de posséder les dons que lui prête la série télévisée, il pense pouvoir se tirer facilement d'affaire pour retrouver Penny. Hélas il est bien obligé de se rendre à l'évidence qu'il est un chien comme tous les autres et pour lui la plus grande aventure de sa vie va commencer pour retrouver le chemin des studios. Au cours de ce périple il rencontre deux compagnons qui vont se révéler décisifs dans sa vie d'animal abandonné: Mitaine, une chatte vagabonde et sans complexe, puis Rhino, le hamster fou des feuilletons télévisés, passant son temps à rouler enfermé dans sa boule de plastique. C'est à partir de ce moment que Volt va s'envoler vers sa véritable destinée: devenir un héros bien réel...
C'est vrai qu'en sortant d'un univers artificiel qui peut être synonyme de gloire, la chute est terrible lorsque le piédestal se brise, que les néons s'éteignent et que disparaissent les ovations de la foule. C'est un peu le problème de notre ami Volt sauf que lui, il ne se rend pas compte que l'habit dont il était affublé dans les studios n'était qu'un costume d'illusions. Le petit chien est alors comme les autres animaux errants à la merci de la solitude et du désespoir. A qui la faute? A la télévision et ses séries Z qui contaminent un public dépendant des éternels épisodes tous semblables et fabriquent des "stars" que l'on jette lorsque le seuil de rentabilité du feuilleton s'avère atteint. Penny sans son chien a le coeur brisé! Qu'importe, pas de sentiment! La vedette a disparu, on en retrouve une bien vite qui lui ressemble. Volt est perdu! Qu'importe, il est bien vite remplacé et en plus, ce n'est qu'une bête! C'est alors dans ces moments difficiles, ces moments où plus rien ne va que l'on serait heureux de rencontrer des êtres un peu dans votre situation pour vous permettre d'être écouté et compris. Cela atténuerait bien les soucis pour retrouver le fil d'une vie meilleure. C'est ainsi que Volt fait la connaissance de Mitaine, une petite chatte des rues très débrouillarde se faisant "livrer" sa nourriture par des pigeons, dans tout les sens du terme, qui lui sont totalement soumis. Mitaine va par son franc parler et ses manière brusques et hautaines plonger Volt dans les réalités de la vie. Pour cela Rhino, l'hamster qui passe sa vie à rouler dans sa boule de plastique et fan de feuilleton, ne va pas être en reste pour aider son idole. Mais que d' embûches et de dangers le trio va devoir surmonter pour retrouver le chemin des studios d'Hollywood et Peggy qui se languit de son toutou! C'est justement dans ces studios que notre héros de pacotille va se révéler être un véritable petit héros à quatre pattes.
Ce film en images de synthèse est une révolution pour les Studios Disney puisqu'il est le premier à être réalisé en 3D et l'on est en droit de dire que l'essai est transformé. Rien ne peut nous laisser penser que ce petit berger blanc de Volt va nous apporter autant d'émotions durant plus d'une heure trente. Cette oeuvre que nous offrent Chris Williams ,dont c'est la première réalisation, et Byron Howard démarre sur les chapeaux de roues. En effet après avoir séduit Peggy au travers une vitrine,Volt et sa maîtresse vont s'engager dans une course poursuite assez grandiose contre de méchants messieurs prêts à tout faire exploser à l'aide d'une bombe... Puis l'intrigue va astucieusement osciller entre fiction et réalité jusqu'au moment où le chien va devoir faire l'apprentissage de la vraie vie. De son côté ce film dénonce avec beaucoup d'adresse les coulisses du star-business avec leurs magouilles et des producteurs se comportant en véritables "Parrains". Alors l'art et la création au sens propre du terme n'existent plus, le fric et le bourrage de crâne devenant les maîtres mots de ces lieux d'illusions perdues. On vous prend, on vous adule et l'on vous ignore comme Volt. Pour en arriver à cette morale, il fallait des personnages très convaincants et là encore, la réussite est parfaite. La petite chatte tellement hautaine finit au gré des évènements par avoir un autre comportement et même des sentiments de solidarité et de tendresse tout comme le hamster qui suit aveuglément son idole de feuilleton, intoxiqué qu'il est par la télévision. Les dialogues de Dan Fogelman et de Chris Williams sont drôles et efficaces et contribuent largement à nous imprégner de la morale de ce film plein de rebondissements et fort bien réalisé. A cet effet il convient de citer les voix de Richard Anconina, de Gilles Lellouche, de Marie Vincent et d'Omar Sy entre autres.
Voici donc un excellent film s'adressant aux grands et aux moins grands. Chacun pourra y puiser son propre intérêt mais il faut tout de même savoir que toutes ces oeuvres animées apportent pour la plupart un message fort aux plus grands. A eux de le transmettre aux plus jeunes. Pour y parvenir, ce film assez corrosif sur les méfaits de la célébrité éphémère et de l'emprise de la télévision sur le quotidien de chacun est un excellent support pour dénoncer ce système