Raimunda (Penelope Cruz) retourne dans son village natal chez sa tante qui meurt peu de temps après. Sa fille, Paula (Yohana Cobo), poignarde son père par légitime défense puisqu'il tente de la violer...
Pedro Almodovar est dans son élément avec "Volver" : quasiment que des femmes, les hommes n'ayant que des rôles secondaires même si celui de Paco , le père de Paula, va être important pour la suite de l'histoire.
On comprend vite grâce à la mise en scène du cinéaste espagnol qu'un drame se passera à la manière dont Paco regarde sa fille. Almodovar filme Paula, souvent du point de vue de Paco et on sent l'air vicieux et incestueux de celui-ci envers sa fille si bien que le spectateur n'est pas surpris que ce drame arrive. Almodovar fait monter peu à peu la tension grâce à diverses scènes, notamment celle où Paula se change la porte de sa chambre entrouverte...
L'inceste est d'ailleurs un des thème du long métrage puisque le spectateur aura le droit à une révélation stupéfiante vers la fin du film (j'en dis pas plus mais c'est déjà presque trop !) !
"Volver" parle de la famille. Des femmes surtout . Les rapports mère-fille et entre soeurs.
La mort plane tout le long du film entre celle de Paco et celle de la mère de Raimunda et Sole (Lola Duenas) même si on va vite voir que celle-ci , Irene (Carmen Maura), est bien vivante.
Et les secrets familiaux qui vont avoir une "incidence" sur la vie d' Agustina (Blanca Portillo), une amie de leur famille.
Comme souvent chez Almodovar, les actrices ont des rôles en or à commencer par Carmen Maura, éblouissante en mère. Lola Duenas est formidable, Blanca Portillo est touchante en femme malade, Yohana Cobo fait des beaux débuts chez le cinéaste. Et puis bien sur Penelope Cruz absolument radieuse et en état de grâce avec quelques moments marquants comme celui où elle chante dans son restaurant....
Chacun a son Almodovar favori. Pour ma part c'est "Volver" parce que le réalisateur a réussi à mettre de l'humour et à ne jamais tomber dans le mélo. Les actrices reçurent un prix d'interprétation collectif et Almodovar celui du meilleur scénario. Et c'est un de ses plus gros succès en France avec plus de 2 millions 300 000 entrées.