Pour le pire, et le meilleur
Galabru est capable du pire (ses innombrables navets), comme du meilleur (Le juge et l'assassin).Ici, il est proche du pire.Vous habitez chez vos parents ? s'apparente au nanar alimentaire dont...
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le 24 janv. 2024
Michel Fermaud est un homme du théâtre de boulevard. Il a écrit une pièce qui eu un très gros succès intitulée "les portes claquent". Cette pièce était une autodérision des ficelles classiques du boulevard. La pièce fut adaptée par Jacques Poitrenaud en 1960, et ce film en est le remake, mit en scène par l'auteur lui même. Accessoirement, Fermaud a aussi coécrit "l'homme qui aimait les femmes" de Truffaut.
Ici il transpose donc sa pièce dans une ambiance années 80 pas toujours du meilleur goût visuellement, loin s'en faut. Couleurs pas possibles au niveau des décors et des costumes, image pâlichonne, la totale. On dirait même que le metteur en scène s'est inspiré de "la boum", entre la mamie excentrique, les gamins ados en crise, les parents qui galèrent etc.
Attention, c'est solidement écrit, indépendamment chaque personnage est assez bien dessiné, mais la transition d'une pièce des années 50 dans les année 80 n'est pas toujours très bien faite. Notamment ce personnage de bonne habillée en soubrette dans une famille petits-bourgeois des années 80, ça fait tâche.
Evidement c'est une comédie tournée à la va vite pour un budget rachitique. Les gags visuels tombent à plat et sont assez vulgaires (la scène du canard). On peut à la limite sourire à quelques piques politiques. Mais c'est filmé platement, ça ne vaut même pas "au théâtre ce soir".
En fait ce qui fini par emporter l'adhésion, ce sont les acteurs. Michel Galabru est forcément très drôle puisqu'il joue un personnage soit effaré soit en colère, deux domaines dans lesquels il excelle. Il forme un couple efficace avec Claire Maurier. Isabelle Mergault est excellente, elle parvient à défendre son rôle de bonne d'un autre temps qui en tiens une sérieuse couche, ce qui n'était pas évident. Madeleine Barbulée s'en sort également très bien en ersatz de Denise Grey, elle est dynamique et semble bien se marrer. Jean-Paul Comart (orthographié de son vrai non "Connart" au générique, il rectifiera ça plus tard) est aussi très efficace dans son rôle de contrôleur du fisc vicelard et il a avec Galabru les échanges les plus savoureux du film. Jacques Legras s'en prend plein la gueule tout le long du film, et comme les autres il défend très bien ce qu'on lui donne à jouer. Alexandre Sterling et Sonia Vollereaux forment un couple assez mignon et Grace de Capitani apporte pas mal de fraicheur et de fantaisie à son personnage (en plus sa plastique n'est pas désagréable). Même la gamine Sophie Caffarel s'en sort très bien.
Philippe Bouvard a aussi accepté de passer dire bonjour. Il faut dire que la télé est très présente dans le cinoche populaire de l'époque. Je ne sais pas si Jean Solé payait ses impôts ou si il a juste rendu service, en tout cas il a fait une bien belle affiche.
Ce ne fut pas un carton à l'époque (291 605 entrées), pourtant c'est le genre de mauvais film qui se regarde sans déplaisir. Il est touché par la grâce de sa distribution. J'ai rarement vu une telle brochette d'acteurs aussi bons dans un tel contexte.
Créée
le 24 sept. 2020
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