Le professeur d'entomologie Papillot entreprend de trouver une solution à la "panne" de son nouveau gendre (Pierre Brasseur, en jeune homme timide), incapable de consommer le mariage. Ou comment la question ordinaire d'un douanier peut contrarier la libido.
De ce sujet saugrenu et un rien trivial, Léo Joannon, d'après une pièce adaptée par Jean Aurenche et Yves Allégret, tire un vaudeville un peu épais, surtout dans sa seconde partie, lorsque la plupart des protagonistes se trouvent réunis, comme de par hasard, dans un cabaret. Mais c'est finalement assez plaisant. Sans doute parce que Raimu incarne sans en faire trop un beau-père et scientifique plutôt lunaire embarqué dans une affaire délicate qu'on n'aborde qu'à mots couverts.
Si la fin tourne à la gaudriole, la comédie -et c'est son talent- offre quelques bons dialogues et, surtout, propose de jolis numéros d'acteurs avec quelques brillants comédiens de l'époque. Je pense à la séquence entre Raimu et le psychiatre un peu dérangé joué par l'exubérant Saturnin Fabre ou à celle avec la délicieuse Pauline Carton, ancienne maitresse de Papillot et présentement dame-pipi dans un cabaret. Il y a aussi Alerme, en noceur à la grosse voix. Du beau monde qui sait donner au vaudeville et à la mise en scène le talent qu'il n'ont pas forcément.