Loin du calme indifférent
Pour Piero Usberti, ce documentaire devait initialement être dépouillé de sa propre présence, pour ne mettre en avant que les Gazaouis et leur quotidien. Heureusement, il s'est aperçu de sa place...
le 23 oct. 2024
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Pour Piero Usberti, ce documentaire devait initialement être dépouillé de sa propre présence, pour ne mettre en avant que les Gazaouis et leur quotidien. Heureusement, il s'est aperçu de sa place légitime dans ce processus ; c'est au travers de ses rencontres que Voyage à Gaza trouve son intensité, son harmonie et sa sincérité.
La présence bienveillante de la voix off est comme une lanterne qui prend le temps de nous accompagner et de décrire, sans jamais être autre chose qu'une passeuse d'histoires et d'émotions. Usberti prend le temps de montrer les regards, la détermination et les fêlures des Gazaouis qu'il croise. Il nous laisse aussi écouter le chant omniprésent des drones (que mon cynisme n'a pas pu s'empêcher de relier à celui des cigales), mais aussi le silence assourdissant, oppressant.
C'est une fresque du peuple palestinien, qui ne peut évidemment être qu'incomplète lorsqu'on prend conscience des conditions de vie de ces femmes et hommes prisonniers. Toujours est-il qu'il s'agit d'un objet cinématographique qui se donne la peine de réfléchir à la meilleure manière de raconter Gaza au monde, avec justesse et tendresse, en embarquant le spectateur dans un voyage au cœur de l'ordinaire de ses habitants et de leur combat.
Humaniser la population palestinienne est le meilleur moyen d'ouvrir les esprits sur l'injustice qu'elle subit. Nous guider dans les paysages, les maisons et les cafés de la ville est une aventure qui relate sans embellir naïvement, qui nous met face à la force d'exister de la jeunesse gazaouie. Et au milieu de ces existences et ces routes, on sillonne entre la haine et l'amour, les angoisses et les rires, la détresse et l'espérance.
Piero Usberti nous rappelle que, derrière la situation politique que nous connaissons et devons connaître, la vie à Gaza est un paradoxe, une douceur percutante. Ce paradoxe, le réalisateur s'y est confronté sur le chemin du retour : à ce sentiment de vide, à cette nostalgie, à ce "calme indifférent".
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le 23 oct. 2024
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