My dear hunter
Avec voyage au bout de l'enfer, l'occasion nous est d'emblée offerte de revenir sur le désastre que peut constituer un titre français par rapport a l'original (désastre qui peut s'appliquer aux...
Par
le 10 mars 2011
155 j'aime
8
Si The Deer Hunter est l'une des dernières oeuvres du "Nouveau Hollywood", elle en est sûrement l'un des plus beaux étendards. D'abord parce que Cimino, à la manière de Coppola avec Le Parrain, nous offre une "vraie" oeuvre hollywoodienne, dans son rythme, dans sa tension et dans sa mise en scène, aussi teintée d'influences italiennes ou plus précisément viscontiennes.
La première partie est la plus intéressante à mon sens; parce que l'on sait que le bonheur et l'insouciance ne vont pas durer, nous sommes attentifs à tous les détails, tous les faits et gestes de la communauté dans son ensemble, et plus particulièrement de nos trois engagés. Et Cimino prend nos attentes à contre-pied . Alors qu'il nous dépeint un Robert De Niro certes méticuleux et brave mais aussi instable et agressif, c'est lui qui garde la tête froide pendant leur "séjour" vietnamien et parvient à sauver ses amis. Les scènes de roulette russe à répétition font malheureusement perdre en valeur à la métaphore qu'elles sont sensées soulignées, et la mise en scène au Vietnam n'arrive pas à la cheville des images de la Pennsylvanie (sûrement les plus beaux cadrages que j'ai pu voir dans un film). Malgré les lenteurs de la fin, la conclusion reste magnifique ; le regard plein de cynisme de Michael Cimino sur son pays et sur cet hymne américain venu remplacé les chants russes est d'une beauté époustouflante et fait écho à la conclusion de La Porte du Paradis et, dans une moindre mesure, du Canardeur et de L'Année du Dragon. Ce qui me fait d'autant plus apprécié l'oeuvre de ce réalisateur taxé successivement de raciste, de fachiste, de marxiste ou d'homophobe, et qui n'aura rien fait d'autre que de donner la chance à ses compatriotes de voir leur pays sous un autre angle ; cet homme était sûrement trop en avance sur son temps...
Le casting est parfait pour tous les rôles et pour la première fois, j'ai apprécié une prestation de Meryl Streep. C'est dire.
Mention spéciale au grand John Cazale, décédé avant la fin du tournage, et qui aura marqué l'histoire du cinéma en une décennie à peine. Qu'aurait-il fait avec plus de temps...
Créée
le 5 nov. 2019
Critique lue 153 fois
D'autres avis sur Voyage au bout de l'enfer
Avec voyage au bout de l'enfer, l'occasion nous est d'emblée offerte de revenir sur le désastre que peut constituer un titre français par rapport a l'original (désastre qui peut s'appliquer aux...
Par
le 10 mars 2011
155 j'aime
8
Loin de moi l'idée de jouer les nostalgiques du dimanche et les vieux cons mais il faut bien avouer qu'à une certaine époque, le cinéma avait une sacrée gueule. Il n'était pas parfait, loin de là, et...
Par
le 26 mai 2014
117 j'aime
6
Voir The Deer Hunter des années après au cinéma, c'est une expérience à vivre, c'est se rendre compte encore davantage des formidables qualités de ce récit inoubliable qui forme un tout. Un film de...
le 9 oct. 2013
83 j'aime
12
Du même critique
Même si d'emblée, les couleurs et les esquisses de mise en scène m'ont freiné, j'ai fini par lancer le film et j'ai appris quelque chose sur moi : j'ai du mal à dire non à M. De Niro. Le choix de...
Par
le 5 nov. 2019
Des hauts et des bas pour le scénario de Cimino et Stone. Le premier tiers du film propose une entrée en matière convaincante (la série de crimes, les conversations entre Stanley White et...
Par
le 3 nov. 2019