Voir The Deer Hunter des années après au cinéma, c'est une expérience à vivre, c'est se rendre compte encore davantage des formidables qualités de ce récit inoubliable qui forme un tout.
Un film de guerre sans en être un qui paradoxalement est peut être ce qui s'est fait de plus juste dans le genre ces 40 dernières années.

En prenant le parti de nous montrer ces personnages au travail, à la chasse et dans ce mariage durant pratiquement plus d'une heure, Cimino a eu ce qu'il voulait. L'humanité et la fragilité de ces hommes a pris le pas sur les soldats qu'ils deviendront, l'empathie est là et ne fera que s'accroitre face aux destins de ces amis qui d'ici quelques jours verront la beauté du mariage se transformer en cauchemar face aux atrocités de la guerre.

The Deer Hunter, titre qui n'aurait jamais du être traduit exprime en quelque mots l'essence même du film, j'en ressors tétanisé et subjugué par les larmes d'un De Niro au Vietnam prêt à tout pour sauver ses camarades d'une situation désespérée, par cette amitié fascinante mis à mal dans des scènes de roulettes russes monumentales durant lesquelles on arrête de respirer.

Trente quatre années plus tard, je ne peux que m'incliner devant la puissance du récit offert par Cimino, en humanisant de la sorte ses personnages et en misant sur l'aspect psychologique au détriment de l'action et des fusillades à foison, il nous offre un monument du film de guerre bien plus terrifiant au final.
Aidé par un casting grandiose, De Niro au sommet de son art qui transpire la classe, un Christopher Walken dans l'un de ses premiers rôles qui possède déjà ce charisme et cette gueule inoubliable ou encore le regretté John Cazale parti bien trop tôt. En résulte un petit chef d'oeuvre qui ne pourra pas vous laisser indifférent en repensant à la mélancolie de Cavatina de John Williams et à cette fissure progressive qui entrainera nos protagonistes dans leurs pires retranchements.

Créée

le 9 oct. 2013

Modifiée

le 9 oct. 2013

Critique lue 3.4K fois

83 j'aime

12 commentaires

Critique lue 3.4K fois

83
12

D'autres avis sur Voyage au bout de l'enfer

Voyage au bout de l'enfer
guyness
9

My dear hunter

Avec voyage au bout de l'enfer, l'occasion nous est d'emblée offerte de revenir sur le désastre que peut constituer un titre français par rapport a l'original (désastre qui peut s'appliquer aux...

le 10 mars 2011

156 j'aime

8

Voyage au bout de l'enfer
Gand-Alf
10

One bullet.

Loin de moi l'idée de jouer les nostalgiques du dimanche et les vieux cons mais il faut bien avouer qu'à une certaine époque, le cinéma avait une sacrée gueule. Il n'était pas parfait, loin de là, et...

le 26 mai 2014

118 j'aime

6

Voyage au bout de l'enfer
Kobayashhi
9

Les jeux sont faits. Rien ne va plus !

Voir The Deer Hunter des années après au cinéma, c'est une expérience à vivre, c'est se rendre compte encore davantage des formidables qualités de ce récit inoubliable qui forme un tout. Un film de...

le 9 oct. 2013

83 j'aime

12

Du même critique

Interstellar
Kobayashhi
10

All you need is love, love, love, love...

Aïe Aïe Aïe, nous y voilà, Interstellar, le film dont on ne doit pas prononcer le nom, celui qui déchaîne les passions, film de la décennie pour certains, arnaque pour d'autres. Déjà moqué pour ces...

le 6 nov. 2014

489 j'aime

23

Mad Max - Fury Road
Kobayashhi
9

My Name is Max, Mad max !

Putain........................... Du moment où les lumières se tamisent jusqu'au générique de fin laissant traverser le nom de Georges Miller, je suis resté scotché dans mon siège, halluciné par le...

le 14 mai 2015

302 j'aime

27

Whiplash
Kobayashhi
8

Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, J.K FUCKING SIMONS

J'ai quitté la salle il y a quelques heures maintenant, et pourtant j'entends encore les baguettes claquer contre les cymbales avec une fougue hors norme, ais-je perdu la raison ou suis-je encore...

le 24 déc. 2014

269 j'aime

5