My dear hunter
Avec voyage au bout de l'enfer, l'occasion nous est d'emblée offerte de revenir sur le désastre que peut constituer un titre français par rapport a l'original (désastre qui peut s'appliquer aux...
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le 10 mars 2011
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Voyage au bout de l'enfer nous dépeint l'histoire d'un groupe d'amis vivant dans une petite ville des USA dont le quotidien rime avec bière, chasse et aussi un peu de bière. On retrouve donc Robert De Niro et Christopher Walken (avec d'autres acteurs mais franchement on les oublie vite, surtout parce que tout tourne autour de De Niro et surtout parce qu'on est hypnotisé par sa barbe qui change à chaque plan). Mais avant la critique, le petit résumé :
La première heure du film se résume en une série de scènes du quotidien, dans lesquelles on peut voir le groupe d'amis travailler à la scierie, boire des bières, chasser. L'un d'eux va même se marier avec sa copine qui attend un enfant, histoire de rester réglo et qu'elle l'attende lorsqu'il rentrera de la guerre du Vietnam. Ha oui, au fait, les joyeux compères sont volontaires (ou appelés, ça je ne sais pas) pour partir au Vietnam ! Mais franchement au bout d'une heure de film, on se demande quand ça va démarrer... Donc les amis se réunissent une dernière fois au bar (BIÈRE !!), l'un d'eux joue un morceau triste au piano et BOUM -transition- on est en pleine guerre du Vietnam où on retrouve un De Niro rasé qui a perdu tout sentiment.
Là le film commence, on est choqué par la transition, en plus ça commence salement avec un soldat vietnamien qui brule des innocents. Après ça on retrouve De Niro et Walken prisonniers dans un camp de soldats Vietnamiens, et là on assiste à l'une des scène les plus cultes du cinéma : la scène de la roulette russe ! Les soldats font s'affronter deux prisonniers à la roulette russe, parient sur un gagnant, et le perdant... bah... il meurt mais ça c'est la logique de la roulette russe (enfin j'imagine vu que je ne fais pas souvent des soirées de ce type). Mais De Niro est malin et conçoit un plan avec son poto Walken : piéger les soldats en utilisant l'arme contre eux. Et là, la tension est à son paroxysme, on sait que le film dure encore deux heures et donc que De Niro va survivre pour rentrer au pays et se faire pousser la barbe, mais ça marche, on prend un oreiller entre les bras et on le sert ! Boum les gentils gagnent mais maintenant il faut s'échapper de là. Pour faire bref, les deux vont se retrouver séparés avec un De Niro qui squatte les salles de pari autour de la roulette russe et un Walken amnésique qui le recherche.
On rentre dans la troisième partie du film où Walken disparait avec un inconnu qui pari dans les duels de roulette russe, et De Niro rentre au pays avec son uniforme de l'armée et ses médailles qu'il ne quittera plus pendant toute la fin du film. De là, on voit un De Niro barbu qui est en décalage avec sa vie d'avant et qui ne prend plus plaisir à chasser (en même temps ça peut se comprendre) et qui décide de retourner chercher Walken au Vietnam. Par miracle, il le retrouve dans une salle de pari autour de la roulette russe, et on assiste à un dernier duel entre De Niro qui veut ramener son ami et Walken qui semble être lobotomisé et n'avoir goût qu'au jeu. PAN Walken perd, enterrement aux USA avec tous les amis (et la copine, mais franchement pas besoin de compliquer le résumé déjà trop long), tout le monde chante autour d'une bière. Fin.
Hormis le fait que, franchement, c'est hyper bien cadré et réalisé ou encore que les acteurs font le taf, la cassure créée par cette première heure d'ennui et le passage brutal à la guerre choque le spectateur (enfin ça a marché sur moi). Et encore plus fort, on ne voit pas nos héros faire leurs classes où des trucs "inutiles", on les retrouve directement dans cet enfer de la guerre, avec cette notion de vie et de mort qui nous est racontée autour d'un jeu. C'est sordide mais l'ambiance est pesante, même si à mon goût la roulette russe devient un peu trop un point central du récit avec toujours ce même rapport qui revient. Écarté ce détail, on a affaire à un film de génie, bien qu'un peu trop long, ce qui est pourtant nécessaire pour ressentir cette étrange sensation que rien n'a bougé au retour du héros après la guerre, que pendant qu'il "grandissait", les gens sont restés les mêmes, avec les mêmes problèmes, cloitrés dans leur petite ville et leurs petites vies.
Très sincèrement je partais sceptique, en pensant assister à un énième film autour d'une guerre avec un soldat héroïque qui s'en sort par miracle. Pourtant, on accompagne un héros au quotidien banal qui doit se dépasser pour survivre, et on ressent avec lui l'angoisse et la folie de la guerre. Ce film est à voir, et puis si jamais vous hésitiez, il y a De Niro avec une barbe !
Créée
le 29 août 2015
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