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Un film au calme extraordinaire, éventuel contre-champ documentaire du prodigieux Satantango. Principalement guidé par la figure du méconnu mais gigantesque Mihaly Vig ( compositeur attitré du réalisateur Bela Tarr, également acteur principal du périple de Satantango ) cette étude sensorielle, placide et poétique réduit au minimum sa quantité de plans, fidèle aux exigences du cinéaste hongrois.
Tout Bela Tarr se retrouve dans ce Voyage sur la plaine hongroise : macération des images intimement liées à une durée réellement éprouvée par le spectateur, dépaysement cinéphile propre à un espace-temps de plus en plus in-défini au fil des plans, litanies hongroises d'une délicieuse musicalité... Ici Bela Tarr réemprunte la couleur jusqu'alors absente de son cinéma depuis sa version téléfilmique de Macbeth, parvenant à sublimer l'acidité visuelle de sa caméra DV en faisant corps avec son acteur et ses décors environnants.
Succession de poèmes différemment récités par Mihaly Vig ce moyen métrage aussi rare qu'une pépite demeure indispensable pour tout adepte du réalisateur de Damnation et du Cheval de Turin. Évoquant parfois les travaux cinématographiques de Straub et Huillet ce petit bout de film réinvente par ailleurs certains procédés formels, comme dans son utilisation saisissante du panoramique ( figure de style antonionienne par excellence, réfutant ici le détachement au profit de l'ivresse...). Immanquable.
Créée
le 31 déc. 2018
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