Vue sur mer par LuluCiné

Angelina Jolie mène des projets personnels qui lui tiennent à cœur avec ou sans partenaire producteur, elle ne se laisse guère influencer quand il s'agit de réaliser un film.
Vue sur Mer, son dernier opus sent le film indépendant, une envie de France, de nouvelle vague et de personnages dramatiques. La bande-annonce promettait un bon film de tension, loin des images au rythme effréné et plus dans la subtilité des cadrages. On s'attend tout bonnement à certains épisodes de la série Mad Men ou Master of Sex, mais une bande-annonce bien montée ne veut pas dire film bien mené.
La première partie est longue, très longue et pour peu que vous soyez affublé d'un critique sur le retour qui prend des notes en pleine séance d'un coté, et d'un nerveux de l'ennui de l'autre, il faudra alors bien s'accrocher pour entrer dans la France d'Angelina Jolie.

Si on sent que l'intro dure c'est certainement pour mieux y ancrer les personnages et le décor, car on sent bien que celui-ci fut certainement la clé de départ de son scénario.
Angelina Jolie s'offre un rôle dramatique de beauté frigide, grimée en parfaite Brigitte Bardot elle y dévoile un hommage au Mépris. Pour autant, on patine et on s’ennuie autant que son personnage, le spectateur n'étant pas stupide, on comprend assez vite l'enjeu de ce couple ''je t'aime moi non plus''.
Alors qu'on reste paisiblement, et ce n'est certainement pas pour l'accent de Brad Pitt en français, qu'on lui laisse le bénéfice du doute, une intrigue commence enfin à poindre le bout de son nez : Chéri, et si pour rallumer la flamme on jouait au jeu de la manipulation ?
Malheureusement la sauce ne prend pas la direction espérée, le but ici est de s'engluer dans le drame de ce couple qu'on voit pourtant venir.

Sur coups de regrets, de vie passée et de jalousie, le film ne stimule pas vraiment le spectateur, tout le monde joue son rôle pour faire plaisir au couple star mais ce film du passé n'apporte pas de profondeur et que peu d’intérêt. Vue sur Mer n'est pas mauvais mais donne des envies de remanier le scénario, certaines idées sont bonnes mais noyées dans une lenteur extrême.
Le couple superficiel, les vieux qui donnent des leçons, la dépression face à l’alcoolisme sont des thèmes que la réalisatrice n'a pas su s'approprier plombant par la même occasion son scénario de clichés ; et là où le voyeurisme aurait pu donner un coup de fouet, Angelina Jolie-Pitt ne fait que le passer au second plan au profit du drame de son personnage qui, hélas, n'a rien de nouveau.