Boarf… Viva rien du tout, non.


Ce xième Django commence pourtant tout à fait décemment, avec une ouverture cruelle (donc de bon ton) puis une entrée en scène dudit Django assez cool – jugez plutôt : un brigand s’amuse à brutaliser un random en lui lançant des bâtons de dynamite dessus, Django arrive, le gars lui en lance un dessus à son tour… sauf que Django, en fier mâle alpha, s’approche tranquillou du bâton fumant, le ramasse sans se presser, s’allume son cigare avec, puis le renvoie avec succès dans la gueule du truand. (Enfin exactement ce que j’aurais fait à sa place, quoi…)


Un démarrage plutôt engageant, donc… Sauf que. Une fois passée cette introduction, le film trouve très vite son rythme de croisière, à savoir une succession interminable de fusillades globalement interchangeables… et surtout tragiquement molles du genou. Le film n’a – hélas pour lui – ni la maîtrise/virtuosité des grands titres du western italien (que je ne liste pas, on pense tous aux mêmes) ni la folie d’autres ressortissants du genre un peu nuls, mais que leur outrance baroque et leurs gadgets rigolos rendent éminemment sympathiques – et parfois même notables. Là il y a vite fait un truc avec une fausse manche de veste (je n’en dis pas plus) mais c’est tout (c’est-à-dire rien)… C’est affreusement sage.


Bref, tout ça manque cruellement de talent et/ou de folie derrière la caméra (l’inconnu au bataillon Edoardo Mulargia), mais aussi de charisme devant (Anthony Steffen dans le rôle-titre compris). Du coup, on se fait assez rapidement chier, et l’heure trente se fait bien sentir… Si encore le film avait pour lui une partition cool de Morricone ou Bacalov à spammer comme un sagouin (un cache-misère toujours efficace), mais non, même pas… Vaches maigres pour notre cow-boy.


En plus le Django est invraisemblablement con (pardon : naïf) et prend tout le film à capter l’évidence que même moi j’avais saisie après vingt minutes (alors que vu son profil, le gars devrait quand même être un peu plus méfiant que ça… on se demande bien comment il a survécu jusque-là à l’Ouest sauvage…).


Une tragique léthargie dont m’ont vaguement fait sortir deux trois trucs de-ci de-là, genre le gimmick de la boîte à musique (comment ne pas penser à Et pour quelques dollars de plus, évidemment… mais bon, à part nous faire penser à un monument à la cheville duquel celui-ci n’arrive pas…) ou l’automobile dans le dernier acte, ce qui est pas si fréquent dans le genre (où les motos, autos et avions se font chacun suffisamment rares pour être notés)… mais bon, le butin reste bien maigre.


Bref, un western italien sans intérêt aucun… et un « Django » assez méconnu me semble-t-il, et à juste titre, pour le (six-)coup.


ServalReturns
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le 10 sept. 2024

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