Le film est assez dépouillé. Certes c'est la vie de W., mais on aurait aimé voir un peu plus les affaires qui lient le clan Bush, les conseillers du père puis du fils et leurs liens avec le complexe militaro-industriel et l'industrie du pétrole, leurs liens avec Halliburton qui obtiendra plus tard les marchés pour la reconstruction de l'Irak, les ventes de composants chimiques destinés à fabriquer des armes par les Etats-Unis à l'Irak pendant la guerre contre l'Iran, pour se scandaliser 20 ans plus tard que l'Irak possède des armes chimiques etc...
En guise de causes de la 2ème guerre contre l'Irak, Oliver Stone ne fait que survoler les intérêts stratégiques pour les sites de production du pétrole, et s'attarde plus sur la psychologie de W. qui veut prouver à son père qu'il vaut mieux que l'idée qu'il s'en fait, c'est à dire un fainéant, inculte, balourd et grossier. Ainsi, le jeune W. abandonnera ses frasques d'alcoolique pour se ranger des voitures, renaîtra grâce à la foi, et malgré un niveau de culture et d'intelligence au ras des pâquerettes, atteindra la magistrature suprême. C'est un angle tout à fait recevable, car il fallait être un sacré connard pour prendre les décisions qu'il a prises et se laisser manipuler par les vautours que sont Cheney, Rumsfeld et Rice.
En cela, le film est une réussite, et le parti pris de n'évoquer les événements du 11/9 qu'en filigrane est judicieux car il permet de ne pas brouiller le contexte émotionnel dans lequel W. prend ses décisions.
On se sent un peu frustré néanmoins à la fin du film,tant on aurait aimé voir un Oliver Stone plus véhément. Avec du recul, on demeure cependant très inquiet de voir que la première puissance mondiale a pu être dirigée par un abruti.
Dieu merci, le peuple américain est intelligent et ça n'arrivera plus jamais. Enfin, je crois...
Comment ça, je rêve?