Cela fait des années que j'aime me laisser bercer par la douce poésie des films de Bruno Podalydès, embarquer dans son univers intemporel, par ses histoires, qui, sous leurs airs faussement naïfs, nous font toujours réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons et ses dérives.
Après un "Les 2 Alfred" très réussi, aussi tendre que drôle, sur l'uberisation de notre société, ce nouveau long métrage est une immense déception.
L'idée d'un film à sketches n'est pas ce qui est gênant ("Bancs Publics", sur ce même modèle, était un régal), mais cela devient problématique lorsque rien n'est écrit correctement.Alors oui, on retrouve avec plaisir ce casting cinq étoiles (Sabine Azéma, Karin Viard, Bruno Podalydès, Agnès Jaoui, Roschdy Zem, Félix Moati...), mais cela ne peut suffire ni palier le manque d'écriture flagrant et l'absence de mise en scène.
En ressort une succession de scènes plus gênantes les unes que les autres, tournées à la va-vite. Les rôles sont dessinés à la truelle, et les dialogues si faibles qu'on jurerait certaines scènes tirés de la série Nos chers Voisins. C'est dire.
On s'ennuie, on ne rit pas une seconde (correction : la fin avec les incrustations sur ce que chaque personnage est devenu a failli me déclencher un rire nerveux), et on est juste embarrassés pour les très bons acteurs qui se sont retrouvés embarqués dans cette galère et qui en font des tonnes pour essayer de sauver le film.
Pour finir sur une note plus positive, je ne sais pas si cela est dû à la présence de Sabine Azéma, mais j'ai à plusieurs reprises perçu des échos à l'univers des films de l'immense Alain Resnais, et ça, ce ne fut pas pour me déplaire.