Gare au vigile !
Quatrième long métrage du collectif RKSS après Turbo Kid (2015), Summer of 84 (2018) et We Are Zombies (2023), Wake Up est une co-production franco-hispano-canadienne, Wake Up est un film indépendant...
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le 5 déc. 2024
Quatrième long métrage du collectif RKSS après Turbo Kid (2015), Summer of 84 (2018) et We Are Zombies (2023), Wake Up est une co-production franco-hispano-canadienne, Wake Up est un film indépendant à petit budget qui une fois de plus va mettre en image la rébellion de la jeunesse contre l’autorité. Dans Turbo Kid, c’était contre un seigneur de guerre ; dans Summer of 84, c’était contre la Police ; dans We Are Zombies, c’était contre l’industrie pharmaceutique ; dans Wake Up, c’est contre une multinationale qui fait des meubles en kit (vous aurez deviné qui). RKSS semble vouloir représenter la jeunesse qui rentre dans le monde compliqué des adultes et les difficultés qu’ils rencontrent pour se forger leur propre histoire avec, au milieu de tout ça, une innocence qui se retrouve en péril. Mais à l’instar de We Are Zombies qui s’avérait au final moyen, nous sommes ici de nouveau dans une déception. Une grosse déception.
Petit budget oblige, nous allons être ici dans un survival se passant dans un endroit clôt (un magasin de meubles donc), avec un nombre limité de personnages, dans un film qui va se passer en quasi temps réel, pendant une seule nuit. Wake Up nous fait comprendre d’entrée de jeu par qui vont arriver les problèmes, un employé adepte de chasse primitive qui semble avoir quelques problèmes de gestion de la colère. On a cette impression que le film veut aller droit au but assez rapidement, mais malheureusement le scénario fait du sur-place pendant un long moment, comme si le film n’avait pas assumé de commencer son jeu de massacre dès la première partie. A l’instar de leur précédent film We Are Zombies, Wake Up est beaucoup trop sage. Ce genre de film doit être marquant, soit par un côté immoral (par exemple le méchant qui s’en tire), soit par la méchanceté des meurtres (soit bien sadiques, soit visuellement très gores), soit par un retournement de situation qui nous laisse sur le cul. Là, le film donne effectivement l’impression que tout peut arriver et qu’il ne semble rien s’interdire, mais au final c’est trop gentillet pour être marquant. L’interdiction seulement aux moins de 12 ans semblait déjà nous prévenir du contenu du film. Les performances des acteurs sont plutôt honnêtes, en particulier celle de Turlough Convery (Belfast, Saint Maud) en gros psychopathe qui répercute ses talents de chasse primitive sur les humains qu’il prend en grippe. Mais les personnages sont parfois un peu problématiques car on ne s’attache jamais à eux. Leur amitié n’est que peu fiable, avec des soi-disant amis qui hésitent parfois à aller sauver leurs potes, et on ne ressent clairement rien pour eux. On regarde le film en attendant qu’ils meurent un à un et lorsque ça arrive, ils ont beau se battre pour une cause intéressante, c’est l’encéphalogramme plat en termes d’émotions.
On dit qu’il faut savoir être indulgent avec ce genre de films (avec les films d’horreur de manière générale), mais il y a quand même ici énormément d’incohérences. Entre les personnages qu’on nous annonçait morts, flaque de 8L de sang à l’appui pour l’un, lance plantée dans le dos pour l’autre, mais qui se mettent soudainement quelques minutes plus tard à courir comme des lapins ; entre le fait qu’il faille attendre des plombes que soudain quelqu’un ait l’idée d’appeler la 911 (trop tard, le réseau a été coupé entre temps) alors que tous auraient eu le temps de le faire 10 fois ; entre les réactions parfois complètement connes des personnages comme le frère de l’antagoniste qui un coup défonce la tête d’un des jeunes et qui la scène suivante dit à son frère d’arrêter parce que, quand même, ce ne sont que des enfants ; eh bien on est servi. Heureusement qu’il y a une raison logique pour que les groupes soient séparés car ça aurait été le pompon. Et encore, le mot « logique » n’est certainement pas le bon car après avoir « piraté » le magasin de meubles, plutôt que de s’enfuir, ils décident de … faire une partie de paintball à l’intérieur. Voilà… Il y a des bons points malgré tout à souligner, comme cette bande son électro bien dans le style du collectif, rappelant parfois Kavinsky ou la BO de Stranger Things. Il y a quelques références discrètes qui sont bien amenées (Maman j’ai Raté l’Avion, Prédator). On est content de voir que les SFX sont toujours en practical, bien que Wake Up ne soit pas réellement gore. Les meurtres sont malgré tout parfois divertissants, voire créatifs. Mais jamais les réalisateurs n’arrivent à insuffler suffisamment d’entrain pour nous plonger dans leur film. Ça manque clairement de punch, alors que c’est ce qui fait le sel des meilleurs survivals.
Après des débuts tonitruants avec le jouissif Turbo Kid et le réussi Summer of 84, le collectif RKSS perd de sa superbe avec We Are Zombies et surtout ce Wake Up qui est bien trop gentillet et bancal pour convaincre. Un survival très (trop ?) moyen.
Critique originale avec images et anecdotes ici : https://www.darksidereviews.com/film-wake-up-de-francois-simard-anouk-whissell-et-yoann-karl-whissell-2023/
Créée
le 5 déc. 2024
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