Walk Away Renée par Maqroll
Une suite logique – sept ans après – à Tarnation, le premier film autobiographique de Jonathan Caouette. Le premier volet n’était qu’un montage – mais quel montage ! – de bouts de films tournés sans arrêt dans la famille Caouette par ce bricoleur de génie et cinéaste d’instinct. Ici, on a une maîtrise toute différente de l’outil cinématographique et Jonathan Caouette se révèle encore plus virtuose au niveau du cadrage et de l’animation. L’histoire est encore plus tournée vers sa mère, Renee, qui glisse doucement dans une forme de psychose qui ne laisse personne indifférent. C'est un film d'amour, indiscutablement, c'est aussi un cri de revendication pour une place dans la société des humains que l’on pourrait offrir à ces marginaux que l'on nomme « psychotiques » ou parfois tout simplement « fous » et dont la plupart du temps la société ne sait que faire, les enfermant dans des hôpitaux ou les cantonnant (et les réprimant) dans des programmes éducatifs quand ils ne sont pas de « réhabilitation » ! Encore faudrait-il, pour qu’ils soient traités dignement, qu’ils puissent recueillir un peu de cet amour justement, que Jonathan ne cessera jamais de porter à sa mère… Une leçon d’amour donc et d’abnégation, à méditer d’urgence par les gouvernements et les populations.