Wall-E
7.7
Wall-E

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton (2008)

Support: Bluray

A l’instar de Up l’année suivante, Wall-E propose une première partie magnifique malheureusement plombée par une suite plus plan-plan.


Car on parle d’un film d’animation du studio Pixar, racheté par Disney deux ans auparavant, qui se permet de passer ses 40 premières minutes sur un monde désolé (le nôtre) dans un muet des plus touchants. Alors que Wall-E, Sisyphe des temps futurs, mène sa tâche de compacteur d’ordure, Eve atterrit et déclenche en lui des sentiments qu’il exprime au public de la plus belle des façons. Que ce soit par mimétisme des artefacts humains qu’il collectionne ou à cause d’une solitude étalée sur sept siècles, peu importe. Il cherche ce contact, et rentre dans une cour on ne peut plus touchante, alors que la belle vaque à ses analyses.


Des chansons de la comédie musicale Hello, Dolly! à la voix envoûtante de Louis Armstrong, rien n’est suffisant pour faire vivre cette romance impossible (techniquement). La communication est gestuelle et faciale, épurée à ses plus simples apparats. Et elle fonctionne.

Puis vient la moitié du film, et on se retrouve dans l’espace pour poursuivre la fable écologique.


L'œuvre commence alors à perdre de sa fraîcheur pour devenir plus académique. On a toujours quelques belles scènes (ce ballet cosmique par exemple), toujours quelques bons moments comiques (M-O), mais aussi quelques lourdeurs. Les clins d’oeil trop appuyés à 2001 par exemple (HAL aurait suffi, pas besoin de rajouter Zarathustra), ou encore les effets de la surconsommation pas bien finauds. Il eut été préférable de rester sur Terre plutôt que de se perdre au milieu des étoiles et du brouhaha humain, la race étant de toute façon condamnée par son hubris. Et je ne parle pas que du film.


Une émotion pure qui se délite au long du film. On était à ça (je tiens mon pouce et mon index très proches l’un de l’autre, ce qui rend l’écriture pénible d’ailleurs) d’un chef d'œuvre. L’influence du studio aux grandes oreilles, en pleine débâcle au tournant du millénaire?


Bonus:

Les excellents court-métrages Burn-E et Presto.

Frakkazak

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