Miiiii-mission ? - Wall-E
Il existe plusieurs types de films depuis que le cinéma existe. Il y a ceux qui souhaitent divertir et ceux qui ont comme mission de nous faire rêver.
Notamment grâce à leur mise en scène, leur photographie, leur bande sonore, leurs dialogues et surtout, leur(s) message(s). Et c'est souvent eux qu'on retient et dont on finit par tomber amoureux à force de les revoir. Parce qu'on aime leurs petits détails cachés, leurs passages marquants et même un peu tout. J'aime bien les appeler des films "doudous" car peu importe leur genre, on sait qu'on passera un bon moment en les revoyant, même si c'est la 40ème fois.
Wall-E fait parti de ces films à cocher ces 5 critères malgré le peu de dialogues (ce qui n'en est pas un défaut, au contraire). Neuvième film du studio de la lampe et 3ème film d'Andrew Stanton, ce bijou fait parti des meilleurs films créés par Pixar. Comment ce film a-t-il autant marqué les esprits alors qu'il existe la saga Toy Story, Monstres et Cie, Le Monde de Nemo, Les Indestructibles, la saga Cars, Ratatouille, Là-Haut, Vice-versa, Coco et même Soul ?
Tout simplement parce qu'il ne s'agit pas d'un simple film d'animation. En 1H38, le film réussit à marquer grâce à son monde postapocalyptique, ses personnages qu'ils soient des robots ou des humains, ses messages et surtout son hommage. Car oui, Wall-E reprend les codes d'un film muet grâce à son personnage du même nom. Inspiré de Charlie Chaplin et de Buster Keaton, ce petit robot nettoyeur réussit à nous faire passer par toutes les émotions grâce à ses yeux expressifs. Mais surtout par les sons qu'il émet, grâce au travail de Ben Burt, dont on peut citer ses travaux sur la saga Star Wars. Son histoire est également touchante. Notamment grâce à cette histoire d'amour entre 2 robots.
Au 29ème siècle, la Terre est couverte de déchets et il ne reste Wall-E pour la nettoyer. Étant donné qu'il est le dernier robot survivante, il a finit par acquérir une personnalité et un insecte, Hal, comme seul ami. Collectionnant certains déchets réutilisables, dont la cassette de la comédie musicale Hello Dolly !, il ressent malgré tout de la solitude et une envie de trouver l'amour comme le fait Cornelius avec Irène à travers le film qu'il regarde chaque soir.
Un jour, un vaisseau s'écrase et laisse EVE en sortir. C'est le coup de foudre. Après des tentatives de l'approcher à cause de sa mystérieuse mission, il finit par lui parler et la ramène chez lui. Alors qu'ils apprennent à se connaître, tout s'interrompt lorsqu'il présente une plante, récoltée quelques jours auparavant, à l'androïde. Le rêve s'éteint lorsque celle-ci se met en veille. Les jours passent, la solitude reprend mais pas de repos pour Wall-E puisqu'un vaisseau arrive et les embarque dans l'espace.
Arrivés à l'Axiom, le film prend une autre ampleur en présentant les derniers survivants de l'humanité comme déconnectés de la réalité, dont seuls John et Marie finiront par "se réveiller". Même le capitaine se laisse diriger par Auto, le pilote automatique, inspiré de HAL de 2001, l'Odyssée de l'espace. Envoyés à la réparation suite à la disparition de la plante, Wall-E et Eve vont se lancer à sa recherche après quelques mésaventures. On finira par comprendre, après une scène romantique culte et la plante retrouvée, qu'Auto a été programmé à devoir laisser les humains dans l'Axiom, malgré les signes de vie par la plante.
S'en suit une révolte, qui finira par la révolution des robots et la chute du pilote automatique mais qui causera la perte de notre héros suite à un sacrifice pour l'humanité. Après un passage en hyper-espace, l'humanité est de retour sur Terre. Eve réussit à réparer Wall-E, permettant au héros de vivre enfin la vie que Cornelius finit par mener avec Irène. La vie peut elle aussi, reprendre là où elle s'était arrêtée.
Mélangeant le passé et le futur, animation et prises en vue réelles, ce chef d'œuvre laisse en effet plusieurs interprétations dont le message principal est avant tout l'écologie. Même-si on peut noter la présence de messages sur la surconsommation ou encore, l'intelligence artificielle. Sorti à la fin des années 2010, il permet au cinéma de concilier la nostalgie, le présent et le futur en un seul film.
On pourrait croire que c'est beaucoup pour 1H38 mais Wall-E se suffit à lui seul tellement la subtilité et la qualité d'écriture par les plumes du réalisateur Andrew Stanton, Jim Reardon et Pete Docter lui permettent de rayonner et de se créer une place. Accentué par son rendu très réaliste pour un film d'animation et par sa bande originale, signée par Thomas Newman, également accompagnées par les musiques de Hello Dolly ! et du célèbre Louis Armstrong. Ses qualités se tiennent aussi chaque son et chaque détail, éléments qui composent ce chef d'œuvre.
Ce qui permet de créer à la fois une nouvelle pépite de science-fiction, d'anticipation et d'animation. Mais aussi, une œuvre qui vivra à travers les générations et qui aura comme objectif de les faire rêver. Après tout, n'est-ce pas ça la mission du cinéma ?