Wallstreet : l'argent ne dors jamais, le spectateur lui...
L'économie étant un sujet qui me touche tout particulièrement, Wall Street s'annonçait comme un incontournable. Ceux pour qui les notions de "capitalisation boursière" et de "société anonyme" restent aussi obscures qu'une entrevue avec Jean-Claude Van Damme , passeront naturellement leur chemin.
Le thriller boursier est un genre assez peu représenté, ce n'est pas ce film qui va améliorer les choses. Car au final, c'est plus une histoire de relations père/fille sur fond de cupidité et de coups bas financiers. Néanmoins, je porterais un jugement plus tempéré que les critiques déjà existantes, profitez-en, c'est rare.
Prenons d'abord le scénario. Il aborde l'histoire d'un jeune trader dont le mentor s'est vu acculé au suicide suite à un vilain coup bas de son concurrent, ce qui le rend trèèèèès triste (référence, une carte pokémon à ceux qui l'ont flairé). En parallèle, sa fiancée assiste à la sortie de prison de son père, terreur des marchés et condamné à 8 ans de réclusion pour délit d'initié. Rajoutez une histoire de famille des plus quelconque, on obtient un mélodrame familial de qualité douteuse.
Passons sur le scénario, ce serait comme tirer au RPG sur une ambulance en flamme se dirigeant vers un ravin.
Côté acteurs, on retrouve Shia Labeouf (Transformers...), Mickeal Douglas dans le rôle de Gekko père, et Frank Langella (The box voyons !) qui incarne le mentor aux allures caricaturales de gros nounours barbu et bienveillant.
Le réalisateur, Oliver Stone, s'était déjà occupé du premier opus de Wall Street, qui date de 1987. Il prend aujourd'hui les rênes de la suite, avec une certaine réussite à mon humble avis. Les plans, sans transcender le film, restent agréables et bien choisis, et la photographie générale plutôt flatteuse.
Si le film tente de dénoncer les travers du monde financier actuel, il le fait sans la moindre finesse, et souffre de défauts rédhibitoires qui achèveront de faire fuir les moins intéressés. La fin est d'un mielleux nauséabond qui vient briser 1h30 d'entourloupes et d'abus de confiance rendu de façon très correcte par Mickael Douglas, et le film souffre de longueurs dont l'inutilité est flagrante.
Pas passionnant, il reste un drame correct dans cet univers qui fait et défait le monde en quelques instants. C'est peut-être la seule chose à retenir : dix ploucs sur un ordinateur avec des valeurs morales plutôt floues et une cupidité plus qu'exacerbée peuvent faire basculer le monde entier dans une ambiance digne du 11 septembre.
Joyeuse perspective, non ?