Enchaîner Wall Street et sa suite, ce n'est pas du tout une bonne idée. Pour la simple et bonne raison que le premier a un scénario simpl(iste) qui tient la route avec des personnages aux motivations claires, alors que le second à une ribambelles de thématiques regroupées entre elles pour former une bouillie d'histoire mal fagotée avec des personnages aux motivations opaques (Le personnage de Gordon Gekko est juste massacré. De bout en bout).
Rajoutez à cela un Oliver Stone qui s'est dit qu'il allait mettre des effets spéciaux baveux inutiles partout dans son film, juste pour s'amuser avec (un peu comme si vous testiez toutes les petites animations rigolotes de votre logiciel de montage vidéo, et que votre projet serait de tous les caser dans une seule vidéo) et la coupe est vite pleine. Wall Street 2 est un mauvais film.
C'est dommage parce que le terrain de jeu choisi, la crise boursière de 2008 en point de départ, était un terreau formidable pour une intrigue aussi complexe que didactique. Mais il a fallu caser au milieu une histoire de fille abandonnée, de facto de relation filiale à assumer pour Gordon Gekko, qui traine ce volet scénaristique comme un boulet. Quant au personnage de Shia LaBeouf et son rapport au mentor disparu, on ne pige rien à ses motivations, et on s'en désintéresse assez rapidement.
C'est dommage également parce que tout le casting est bon, voire très bon, Shia LaBeouf inclus. Et Carrie Mulligan est particulièrement géniale (le fait qu'elle soit toute mignonne à regarder n'influe absolument pas mon avis sur sa performance, bien entendu). Celui qui me fait le plus de peine, c'est Micheal Douglas. Il met tout son cœur à ressusciter le personnage de Gordon Gekko, mais le script est tellement mauvais que ses efforts sont vains.
Un échec pas infâme, mais un échec quand même pour un Oliver Stone qui n'a pas réussi à insuffler une tension à son film, est allé jusqu'à oublier de lui fournir une colonne vertébrale.