Ya que l'argent qui ne dort jamais, pas le spectateur.
J'ai appris il y a peu de temps que Wall Street : l'Argent ne Dort Jamais était la suite d'un précèdent opus sorti 23 ans auparavant. J'ai donc visionné ce dernier avant de voir le deuxième afin d'avoir un avis plus complet. Après avoir vu les deux, je me demande s'il fallait vraiment donner une suite.
Cette fois-ci Oliver Stone a choisi de délaisser le type thriller, et impose comme toile de fond une histoire de famille et d'amour toujours dans le milieu de la finance. Ca commence avec 30 minutes dans l'univers des traders, bonus, subprimes, krash boursier, bref, des subtilités techniques financières perdant de suite les spectateurs amateurs dans ce milieu. Ca continue avec le tiraillement d'un jeune trader entre son amour de l'argent et sa volonté de vengeance après la mort de son mentor, le tout dans un melting pot de complots, manipulations, et même de romance.
La mise en scène est de bonne inspiration, en même temps ce n'est pas n'importe qui à la baguette. On a donc le droit à certains montages très efficaces, dont une scène dans le métro qui devrait être montrée comme exemple dans les écoles. Le plus gros point négatif dans le scénario est la fin du film qui est plus que prévisible ce qui la rend très mauvaise et qui plombe le tout.
Du coté de la prestation des acteurs, la bonne surprise vient de Shia LaBeouf qui nous livre ici un jeu d'une maturité impressionnante qui fait plaisir à voir, alors que Mickael Douglas dans le rôle d'un Gordon Gekko est beaucoup moins présent que dans le premier opus, mais ses apparitions en tant que manipulateur et requin insatiable sont du coup un pur bonheur. Les second rôles ne sont pas en reste non plus, à l'image de Josh Brolin ou Eli Wallach en barron de la banque qui sont tout aussi plaisants à voir jouer. Quelques caméos sont aussi présents histoire de ravir les fans du premier opus. Seul bémol, la prestation de Carey Mulligan qui est trop transparente tout au long du film, malgrés son sourire qui en fera craquer plus d'un.
Au final, les fans du premier opus se demanderont si ce deuxième Wall Street avait vraiment lieu d'être car il en résulte un film beaucoup trop long (2H10) où s'enchaînent rebondissements inutiles et lecons de morales avec une happy end que l'on voit arriver gros comme une maison qui du coup est assez décevante.
Certe ca reste un divertissement où la mise en scène et les montages sont bien maitrisés mais les termes techniques des traders feront mal à la tête et saoûleront une bonne partie du public.
A Wall Street, l'argent ne dort jamais, mais il n'est pas certain que vous ne vous endormirez pas en regardant le film du même nom.