Dans la vie, il faut savoir varier les plaisirs. Parfois, ils ne seront pas à la hauteur de mes attentes, puis d'autres fois, je serai agréablement surpris. Au cinéma, c'est le même principe. Je peux décéder devant Transformers 5, me perdre dans la noirceur des rues du Caire Confidentiel ou me détendre devant la bonne surprise Spider-Man : Homecoming, tout en prenant mon pied devant le cinéma sud-coréen avec Sans Pitié et la ressortie de Memories of Murder. Parmi toutes ces œuvres, il y a Wallay. Un film passant inaperçu, à l'image de sa simplicité et sincérité.


Ady (Makan Nathan Diarra) est un adolescent de 13 ans, vivant dans une banlieue française. Il fait du biz, ce qui déplaît à son père. Celui-ci va l'envoyer en vacances au Burkina Faso chez son oncle Mamadou (Hamadoun Kassogué). Du moins, c'est ce qu'il laisse croire à son fils. En fait, il va devoir apprendre à respecter ses aînés et travailler pour rembourser le coût de ses méfaits. Les vacances vont se transformer en un long parcours initiatique pour permettre à Ady de devenir une meilleure personne.


La simplicité du film est rafraîchissante, elle est à l'image de son jeune héros. Ady est né en France, d'un père d'immigré Burkinabé, mais il ne connait pas son pays d'origine et n'en parle pas la langue. La découverte de ses racines va se faire dans la douleur. Enfin, cette douleur est toute relative. Il ne faut pas oublier que nous sommes en présence d'un adolescent, dont la moindre contrariété se transforme en un signe avant coureur de la fin du monde. L'absence d'électricité en journée est vécu comme un cocaïnomane ne pouvant avoir sa dose. J'exagère un peu, mais il ne vit pas très bien cette situation, tout comme de ne pas avoir de Coco Pops au petit-dej. Il va devoir apprendre à profiter du soleil, de la nature et de sa famille. Cela semble être des choses basiques, mais la société nous a appris à privilégier le confort matériel à l'humain.


Ady est seul responsable de sa situation. Il a volé de l'argent pour s'acheter une paire de basket. En France, elle a peu de valeur à nos yeux. Au Burkina Faso, leur coût a un impact beaucoup plus important sur le quotidien de sa famille. Il doit répondre de ses actes et réparer ses erreurs. Mais Ady n'a pas conscience de la gravité de son geste. Il se retrouve en conflit avec son oncle Mamadou et quand deux têtes de mules se retrouve face à face, il y a peu de chance que le problème se règle en douceur. C'est un choc des générations, mais aussi de culture et le tout se déroule sous le regard de Jean (Ibrahim Koma), qui tente de combler le fossé qui les sépare.


Malgré ses qualités humaines, le film est inégal. L'histoire repose sur un comique de situation déjà vu et revu. On place un personnage dans un milieu différent et on attend de voir comment cela va se passer. Ce n'est pas désagréable, mais les ressorts manquent d'originalité. Certes, c'est un premier film et le décor est différent avec le Burkina Faso en fond. Mais il y a aussi cette absence de plans nous permettant de se sentir vraiment dépaysé. Le réalisateur Berni Goldblat ne prend pas le temps de profiter du paysage. Je conçois bien que l'on est pas dans un documentaire, mais en nous emmenant dans un pays rarement mis en valeur dans nos salles, il aurait pu habiller son histoire d'images à nous couper le souffle, au lieu de coller sa caméra sur les visages des personnages se trouvant dans une voiture, un bus ou sur un scooter, c'est frustrant. Sa simplicité va se révéler aussi un handicap avec des protagonistes manquant de profondeur. Cela n'empêche pas de prendre du plaisir à suivre Ady dans la découverte de ses racines.


Un premier film imparfait, mais dont la sincérité et la naïveté se révèlent sympathiques. Il nous permet de prendre une petite bouffée d'air frais au milieu des blockbusters et de la noirceur de certaines productions séduisantes mais difficile à encaisser. A découvrir, pour sa légèreté et tendresse.

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le 16 juil. 2017

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Laurent Doe

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