... que cette histoire prenant place à l'époque du seigneur de guerre Shingen Takeda, un peu avant le début de la grande campagne de conquête du Japon par Nobunaga Oda.
Kittan Oichi, ninja en fuite à l'esprit indépendant & anticonformiste, fait la rencontre de Harima Doko, un espèce de rônin assez peu porté sur la baston mais du genre perspicace, qui se joint à lui.
Cet improbable duo croise ensuite le chemin d'un mystérieux personnage fort en gueule qui voyage incognito & les incite à intégrer une troupe de paysans armés transportant des denrées alimentaires & commandée par Saghiri, une jeune femme au caractère bien trempé, qui passe justement par là... comme par hasard.
Ce groupement très particulier, le Bashaku, sait se défendre & se fait carrément passer pour un clan de samouraïs afin de mieux protéger ses cargaisons, par contre l'histoire ne dit pas si ils ont l'autorisation officielle de le faire.
Le chef Munesuke Ariyoshi, père de Saghiri, accepte d'intégrer nos 2 larrons, renommés par sa fille pour l'occasion Kichi Kichi Batta (sauterelle) & Hari Hari Harinezumi (hérisson), des surnoms qui leur vont comme un gant ^^.
Pendant que nos 2 compères se familiarisent avec les lieux & sa faune locale, notre mystérieux personnage qui n'est autre que Tokichiro Kinoshita, un des généraux de Nobunaga Oda, tente de convaincre non sans mal le chef du clan Ariyoshi de l'aider dans sa mission consistant à transporter un stock d'armes à feu.
Et ils auront fort à faire avec, d'un côté, les ninjas de Takeda mené par le redoutable Saburoza Suzumeno qui leur collent aux basques &, de l'autre, une bande de pirates commandés par Suigun Murakami aka Hyakuzo & la princesse Taki qui, se sentant flouée, décide de s'en prendre également à eux.
Une histoire qui peut sembler simple mais se révèle fichtrement bien écrite & mise en scène par Kihachi OKAMOTO... on sent le soin apporté au moindre détail.
Des personnages qui jouent tous leur partition avec justesse, des simples figurants aux 1ers rôles, permettant d'apporter de la densité à l’œuvre.
Des situations cocasses, parfois franchement marrantes, qui font mouche à chaque fois.
Des dialogues savoureux qui contribuent largement au plaisir de suivre cette périlleuse entreprise pleine d'imprévus.
Une photographie de qualité où le noir & blanc apporte sa touche perso.
Une recette aventure/action/comédie qui fonctionne à plein (régime) sur un bon fond d'intrigues & de luttes de pouvoir entre Shingen Takeda & Nobunaga Oda pour s'accaparer ce stock d'armes à feu, le tout rythmé par un mélange de musique traditionnelle & par moment d'influence jazz qui se marie bien à l'ensemble.
Bref, une œuvre atypique & méconnue qui vaut pourtant franchement le détour & n'a vraiment rien à envier aux ténors du genre.