Persistant dans le crétinisme traditionnel des distributeurs français consistant à traduire de l’anglais en français par de l’anglais pour faire bien dans les chaumières incultes, voici donc Better watch out, un petit film australien d’angoisse et d’horreur, bien sympathique quand même, malgré sa légèreté et son incohérence grand-guignolesque à peu près tout du long.
Un jeune ado de 13 ans se fait encore garder par sa nounou, une jeune femme qui s’en occupe depuis qu’il est petit, durant toute une soirée d’absence de leurs parents, aristocrates, maniaques et arrogants, partis pour une soirée de Noël. Une nuit de cauchemars sanglants démarre par l’intrusion d’un voleur armé d’un fusil à pompe dans la maison.
Il vaut mieux éviter de se focaliser sur la vraisemblance ou l’intelligence tactique des protagonistes, ni même sur le jeu amateur des acteurs semi-insipides, à part le jeune et prometteur Levi Miller. Pour jouir de ce home invasion qui parvient à captiver malgré ses extravagances improvisées, mieux vaut plutôt privilégier le fond que la forme et apprécier son originalité choquante, tant au point de vue des modes opératoires du vilain de service, que du type de malaise et d’angoisse qu’évoque cette singulière forme de malfaisance. Issue logique d’une société blasée, déconnectée, individualisée, exigeante, décadente et intoxiquée, je crois qu’on n’a pas fini de voir se développer ce genre de perversité criminelle dans les prochaines décennies.