A l'occasion du bicentenaire de la bataille, la RTBF a préparé ce documentaire composé de plans reconstitués avec des acteurs, des soldats de plomb se déplaçant sur une carte et des spécialistes du sujet, le tout entre coupé d'analyses d'historiens.
Une première idée à souligner, celle de présenter la bataille carte sur table où les protagonistes bougent les soldats de plomb à la manière d'un jeu de stratégie comme un Stratego.
Une seconde bonne idée, celle d'humaniser ce conflit qui nous semble si loin en nous donnant des personnages certes fictifs mais pour lesquels on ne peut que ressentir de l'empathie. En effet comment se rendre compte que les combats se faisaient quasiment au corps à corps, les fusils n'ayant qu'une portée maximale de 200m et une précision très mauvaise. On attendait dès lors que l'ennemi soit près pour l'attaquer et on tirait en tirs groupés pour toucher l'ennemi. La mort était toujours en face de vous, vous sentiez le regard de votre ennemi sur vos frêles épaules. Angoissant au possible l'utilisation de la poudre noire provoquait de la fumée blanche rendant difficile la vision de son ennemi lors de grandes batailles comme celle de Waterloo qui se déroule sur un endroit très étroit compte tenu du nombre d'hommes. Tout cela nous est conté par des soldats appartenants aux différentes patries belligérantes.
De même la médecine était quasi inexistante, les blessures par balles étaient impossibles à guérir et en dehors d'un alcool rien pour empêcher les souffrances. En campagne comme à la bataille de Waterllo, les troupes avancent plus vite que leur ravitaillement, on mange n'importe quoi et le tout dans des conditions météorologiques épouvantables. Ce documentaire nous donne donc une vision un peu éloignée de celle classique du cinéma en costume, trop propret.
C'est un excellent choix pour en apprendre plus et comprendre cette bataille, les stratégies employés, les enjeux et les bouleversements que cette bataille a engendrés.
Anecdote
A la fin de la bataille les détrousseurs de cadavres et les exécutions des blessés sont légion, c'est notamment un point que Victor Hugo, admirateur de Napoleon Ier, souligne dans Les Misérables. Certes Hugo n'a que 13 ans lors de la bataille mais il vouera plus tard un culte à Napoléon et à l'Empire au point de passer d'une éducation royaliste à un changement politique révolutionnaire. Il est en ce sens très proche de Marius, son personnage des Misérables (1862). Marius qui n'est autre que le fils d'un colonel, Pontmercy, qui était un proche (fictif) de Napoléon Ier. Ce colonel est "sauvé" à Waterloo, morne plaine par un détrousseur de cadavres du nom de Thénardier.