Gaspar Noé a fait des enfants

Ici nous avons affaire à une enfilade d' exercices de théâtre censé constituer les diverses scènes du film. Un patchwork d' actions plus ou moins dénuées de sens et tourné par une caméra souvent en rotation afin de faire oublier qu' on ne regarde ici rien d' autre que du théâtre filmé. Les scènes porno, érotiques et doucettement subversives s' enchaînent sans pour autant donner le moindre sens à cette non-histoire d' un trio constitué d' un frère, d' une soeur et d' un ermite. On baigne le tout dans une lumière monochromatique afin d' esthétiser encore un peu plus l' ensemble sans prendre de risque plastique. Quant à la bande son, quelques grincements et nappes de synthétiseur "genre" musique contemporaine suffiront à montrer au spectateur qu' il a ici affaire à du vrai art d' élite, pas de l' entertainment pour Gégé, ici nous sommes entre initiés aux subtilités de l' aaAaart voyez vous ? 80 minutes au four (oui le format court est la seule marque d' humilité de ce métrage) et on démoule un film esthétisant, prétentieux et dénué de scénario mais qui par sa vacuité et son côté poliment trash saura séduire les étudiant-e-s en danse contemporaine (tous les poncifs sont collectionnés dans ce film) et les artistes concepuelo bidulaires..

Pour guérir de ce film sans objet on pourra toujours se consoler avec Jigoku de Nobuho Nakagawa ou bien Blind beast de Yasuzo Yasumura.

Spoiler : Ces deux films ont un scénario contrairement au métrage critiqué ici.