We Need To Talk About Kevin ou comment réaliser la plus longue pub pour les capotes du Monde.
Eva tombe enceinte « par accident » avec un type fraîchement rencontré. Elle n'est pas faite pour être mère mais fait tout de même le choix de garder l'enfant et de vivre avec le père. Sa grossesse ne semble pas particulièrement la combler de bonheur et la suite ne va pas la gâter...

Le film est construit habilement en flash-back. On rencontre l'Eva actuelle (Tilda Swinton moche à souhait, totalement androgyne) qui vit seule dans un baraque immonde qu'elle va passer le temps du film à retaper. On se doute qu'un truc cloche et qu'elle a vécu un profond traumatisme qui l'a fait arriver à cet état. Les flash-back permettent alors de voir son évolution jusqu'à cette déchéance.

Et cela commence dès la naissance de Kevin. Un être particulièrement irritant, agaçant, énervant, puis totalement flippant, qui vient jouer avec les codes de la Maternité et égratigner comme il faut les gentils préceptes du « bon parent ». Parce qu'on a envie de le claquer le Kevin, qu'il ait 6 mois ou 8 ans.
Le malaise s'insinue donc lentement tout au long du film, tout en gardant une certaine crédibilité même si on ne peut s'empêcher de se demander si un tel gamin peut exister. Et si oui, s'il pouvait de préférence naître chez les voisins.

Alors que la société actuelle couronne l'enfant-roi, ce film nous dépeint le combat d'une mère, non pas pour élever au mieux son fils et lui donner une éducation convenable, mais pour se retenir de ne pas le clouer à l'arbre dans le jardin.
La première partie du film où Kevin est encore petit est vraiment intéressante. Le scénario parvient petit à petit à nous convaincre que cet enfant est le Diable. La suite, avec l'arrivée d'Ezra Miller, enfonce le clou en nous rapprochant de l'issue finale, tragique et inexplicable.

Ce fut donc une bonne surprise car l'on m'avait plutôt donné de mauvais échos de ce film. J'ai trouvé la réalisation vraiment soignée, n'utilisant pas les flash-back comme simple prétexte ou en voulant nous y perdre pour mieux ajouter un mystère au film. Non, ici tout est dit, froid, factuel. Enfin le film confirme le drôle de talent de Miller (vu également dans Another Happy Day) qui dérange en un regard.

Je cours renouveler mon ordonnance de pilules !
Before-Sunrise
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le 10 avr. 2012

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Before-Sunrise

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