I saw the Devil
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"Aucun parent ne mérite d'être blâmé. Nous essayons d'élever nos enfants de notre mieux. Si l'on considère qu'une majorité d'entre nous n'a absolument aucun apprentissage du métier, nous faisons, à mon avis, un travail tout à fait remarquable !"
Fitzhugh Dodson
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Il ne m'est arrivé que deux fois dans ma vie de fuir une salle de cinéma dès le premier mot du générique... Je rechigne à sortir en cours de film, ne serait-ce que pour pouvoir parler de la saloperie que je viens de voir dans les moindres détails. Je ne l'ai d'ailleurs jamais fait. Mais pour Stalingrad de Jean-Jacques Anneau, et We Need to Talk about Kevin de Lynne Ramsay, le générique de fin est intervenu comme une libération. J'ai retrouvé les vieilles sensations perdues du collégien qui attend la cloche ! Dès que possible j'ai foncé vers la sortie.
Voici comment résumer le contenu émotionnel de cette chose :
"Hé ça vous dit que je vous encule avec un cactus ? Si vous voulez, j'ai un cactus juste là. Je peux vous le fourrer dans le cul, maintenant ? Vous avez déjà essayé de vous masturber avec un cactus dans le cul ? Allez-y, allez-y !"
PLOP !
Métaphore grivoise à part, le film se veut une exploration psychologique d'une mère qui survit après un terrible drame : son premier né a assassiné de sang froid le père, la sœur et une poignée de lycéens.
Un sujet casse-gueule.
Lynne Ramsay se casse la gueule à chaque fois qu'elle l'ouvre !
Tout d'abord le film fait l'erreur de ne jamais confronter son discours à un quelconque niveau de réalité. Lors des flash-backs, Les parents n'ont AUCUN amis, ils vivent dans l'autarcie la plus austère, mais le père veut quand même aller loin de la ville "c'est mieux pour le p'tit". NON, ce qui est mieux pour le petit c'est de tisser des liens sociaux et affectifs. Or je n'ai vu maman embrasser son rejeton QU'UNE SEULE FOIS au cours de sa misérable vie : ça tombait pile le jour où elle lui a cassé le bras !
Etonne-toi après qu'il développe un désordre émotionnel évident, qui n'est jamais diagnostiqué ( vu que, rappelons-le, les parents n'ont pas d'amis et ne peuvent en parler à personne... ) ni suivi. A sept ans il ne parle toujours pas correctement et qu'il chie exprès dans sa couche !
-Qu'est-ce que t'en penses, on en parle à quelqu'un chéri ?
- Meeuh non ! Boys will be boys !
D'autant que le gamin s'avère particulièrement diabolique : une hilarante scène de masturbation en témoigne... Bref, tout le scénario triche à longueur de temps pour parvenir à ce drame social insurmontable : la création d'un monstre sous le regard "impuissant" d'une maman dépassée.
Pour moi ils ont mérité leur sort.
Quand le film se concentre sur le temps présent, c'est encore pire :
"Je hais cette maison, j'ai toujours eu envie de retourner à New-York, mais je vais rester dans cette ville de merde où tout le monde TOUT LE MONDE me hait, même des gens que je connais même pas, il n'existe pas une foutue personne pour faire preuve de compassion alors que quand même j'ai perdu mon mari et ma fille, quoi, merde ! En plus je fais des rêves chelous de bataille de sauce tomate et les gens repeignent ma façade de ma nouvelle bicoque en rouge que je dois gratter avec mes mains pour renforcer le symbolisme iconographique du sang que j'ai sur mes mains... Y'a juste une fois où j'ai croisé un gamin du lycée que mon Robin des bois a transformé en champion de handisport. Lui il était plutôt gentil... mais ça m'a rendu encore plus coupable."
Car en fin de compte, c'est ce que le film recherche : la culpabilité.
Lynne Ramsay ne cherche jamais à décortiquer le phénomène de société, ni à vraiment suivre le calvaire d'une mère brisée. Ce serait trop humble... Elle lui défonce sa race dans un simulacre de tragédie grecque pour trouver qui blâmer. Or on a quand même affaire à une mère qui préfère rester des minutes entières aux côtés de marteaux-piqueurs que de chérir son enfant. C'était vite vu...
Merci mais je n'ai pas besoin qu'on me sodomise avec un cactus cent-dix minutes durant pour me faire une opinion là dessus.
La photo est pauvre, la direction artistique absolument transparente ( "Expect Great Things" écrit sur un grand panneau rouge, au lycée, quand même... ) les choix de musiques tous complètement cons : j'ai besoin de contraste, je vais mettre Buddy Holly... j'ai besoin de tension, je vais mettre un guitariste Chinois dépressif. D'ailleurs, ce sera ce même Chinois que maman écoute en voiture dans les flash-backs quand tout allait bien...
Avant le drame !
Lynne Ramsay a sali le septième art. Et je vais apporter une dernière preuve de sa connerie finie : quand Kevin ferme les portes avec ses cadenas jaunes, il le fait -par nécessité- de l'intérieur... Puisqu'il veut rester à l'intérieur aussi pour son parcours fléché ! Mais quand les forces de l'ordre désincarcèrent le cadenas jaune, il est miraculeusement à l'extérieur. Du pur San Ku Kai.
Et ne venez pas me parler de l'interprétation sans faille et toutes ces autres conneries, parce que déjà j'ai pas l'impression que tous les acteurs jouent dans le même film tellement y'a pas de direction, et ensuite ça ne sert à rien d'être la meilleure actrice d'Angleterre si c'est pour choisir ses films avec aussi peu de soin.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes FLOP 50 depuis que je fréquente les salles obscures, 2011 - FLOP 10 et FLOP 30 des années 2010
Créée
le 18 oct. 2011
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